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Les conséquences d’un Brexit sans accord

Le Royaume-Uni est confronté à une possible sortie sans accord de l'Union européenne vendredi, à moins que les dirigeants européens…

Le Royaume-Uni est confronté à une possible sortie sans accord de l’Union européenne vendredi, à moins que les dirigeants européens ne lui accordent un nouveau sursis.

Voici quelques-unes des conséquences de cette possible rupture sans filet:

– Frais téléphoniques et bancaires

Une des premières conséquences visibles pour les consommateurs britanniques et européens concerne l’itinérance, soit la faculté d’utiliser le réseau d’un opérateur de téléphonie mobile à l’étranger. Le service, actuellement gratuit pour les consommateurs au sein de l’UE, engendrerait en cas de « no deal » des frais pour les voyageurs franchissant la Manche ou la frontière irlandaise.

Il en va de même pour l’usage de cartes de paiement, qui devrait entraîner des frais supplémentaires, tandis que les procédures bancaires seront « plus lentes », d’après Londres. Au sein de l’UE, les clients des banques d’investissement basées au Royaume-Uni ne pourront plus faire appel à leurs services financiers. De nombreux établissements ont mis en place des filiales sur le continent pour éviter les perturbations.

– Paperasse

Les milliers d’entreprises qui importent ou exportent au Royaume-Uni devraient apprendre à remplir des nouvelles déclarations de douane et pourraient subir de nouvelles taxes.

Environ deux tiers des entreprises britanniques ont effectué des démarches en vue d’un « no deal », et 80% se disent « prêtes » à un Brexit « sans accord ni transition », contre 50% en janvier, selon une enquête publiée par la Banque d’Angleterre le 21 mars.

Le Royaume-Uni a également annoncé la mise en place d’un système d’indications géographiques protégées pour des produits alimentaires comme le whisky écossais ou le fromage Stilton, jusqu’ici reconnus par des labels européens. Le gouvernement a conseillé aux producteurs de demander l’obtention d’un tel statut protecteur auprès de l’UE.

– Médicaments et sperme

Pour parer à toute éventualité, le Royaume-Uni, qui dispose de trois mois de stocks de médicaments habituellement, a augmenté ses réserves pour bénéficier de six semaines de réserves supplémentaires.

Le pays quittera l’Agence européenne du médicament mais continuera à reconnaître temporairement les tests et certifications européens pour éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d’approvisionnement.

Londres ne pourra cependant plus faire appel aux banques de sperme européennes: les établissements britanniques devront développer de nouveaux accords et pourraient faire appel à des importations venues d’ailleurs.

– Avertissements aux consommateurs

Les consommateurs qui achètent en ligne verraient leurs frais augmenter parce que les colis livrés depuis le continent ne pourront plus prétendre à une TVA allégée.

Les Britanniques en vacances en Europe pourraient également devoir obtenir un permis de conduire international car les leurs « pourraient ne plus être valables ».

Quant au transport d’animaux domestiques, il serait encadré par des règles sanitaires plus strictes.

– Perturbations dans les transports

En cas de « no deal », les compagnies aériennes britanniques et européennes perdront le droit automatique d’opérer des vols entre l’UE et le Royaume-Uni. Face au risque de chaos dans les aéroports, les autorités britanniques et européennes envisagent d’accorder mutuellement des permissions temporaires aux compagnies pour permettre le maintien des liaisons aériennes.

Un arrangement similaire devrait concerner le service de train Eurostar et les autres opérateurs ferroviaires, ainsi que le transport routier.

Les citoyens britanniques se rendant dans l’Union européenne seront soumis à des contrôles renforcés et leurs séjours limités à 90 jours.

Londres a signé des contrats avec des compagnies de ferry pour renforcer les liaisons avec le continent, espérant ainsi fluidifier le trafic et éviter des embouteillages à proximité des ports, confrontés au rétablissement des contrôles. Le gouvernement ne s’attend pas à des pénuries de nourriture mais envisage un moindre choix dans les biens périssables.

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