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Les controverses autour du Covid-19 à la Une au Cameroun

Les journaux camerounais parus lundi s'engouffrent dans les polémiques politiciennes, autour de la pandémie du coronavirus dont les cas se…

Les journaux camerounais parus lundi s’engouffrent dans les polémiques politiciennes, autour de la pandémie du coronavirus dont les cas se font chaque jour plus nombreux dans le pays.L’homme qui a mis le feu aux poudres est le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition). Ainsi que l’explique Émergence, Maurice Kamto, 2ème à la dernière élection présidentielle, est sorti de ses gonds en fin de semaine dernière pour sommer le chef de l’Etat, Paul Biya, de s’adresser à la nation dans les 7 jours sur son plan de riposte ainsi que les moyens alloués à la lutte contre le Covid-19.

 

«Kamto donne 7 jours à Biya pour réagir», «L’ultimatum de Kamto à Biya», «La pression de Kamto sur Biya», titrent respectivement Le Guideon, Le Messager et La voix du Centre. Pour Intégration, le coronavirus est devenu un tremplin politique pour avancer quelques pions. Alors que la crise sanitaire fait rage, plusieurs personnes et personnalités se sont illustrées par des attitudes, postures et prises de parole qui ont déconcerté plus d’un, soupire Mutations dans son «grand bêtisier du coronavirus au Cameroun».

 

Mais qui est donc Kamto, pour se permettre de sommer un chef d’État ? s’emporte InfoMatin, évoquant un homme politique qui «sombre dans le délire». «Kamto ignore-t-il les règles dans une République ?» s’interroge Le Soir. «Un ultimatum à un chef d’État en exercice est abominable», déclare, dans les colonnes de L’Anecdote, l’ex-directeur de campagne de Maurice Kamto à l’élection présidentielle d’octobre 2018, Paul Éric Kinguè.

«La schizophrénie ne guérit pas du coronavirus», tacle l’éditorialiste de Aurore Plus, dénonçant l’initiative épistolaire étalant, à l’envi, les errances et incohérences d’un homme politique opportuniste, visiblement en mal de sensations fortes. «Maurice Kamto, en surfant sur la surenchère autour du Covid-19, égare les siens et éloigne ceux qui étaient tentés de lui prêter un zeste d’humanisme et de crédibilité, s’enflamme le bihebdomadaire. Il valait sans doute mieux, pour lui, de se confiner comme celui qu’il combat, plutôt que d’étaler son incurie et son inconsistance à la face de ceux qu’il ambitionne de gouverner.»

Et pendant ce temps, le danger monte en flèche, s’époumone The Sun au sujet des dizaines de personnes fraîchement revenues de l’étranger, s’étant soustraites au test et au confinement et qui ont potentiellement répandu la maladie au sein de la population. «On imagine que la chaîne de contamination, à travers des personnes récemment revenues au pays et s’étant consciemment soustraites aux mesures édictées par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), doit s’être élargie jusqu’au fond des contrées camerounaises», confirme InfoMatin.

Arrêtez de fuir et faites-vous dépister, lance Échos Santé. Coronavirus : le Cameroun est mal parti, tranche Le Jour. Voilà donc le prix de l’inconscience, s’étrangle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : alors que les pouvoirs publics s’attèlent à faire respecter les mesures de restrictions destinées à freiner la propagation du virus dans le pays qui compte déjà 133 cas, les autorités de la capitale, Yaoundé, ont découvert, ahuris, que beaucoup de ces voyageurs à risque avaient fait entrer une cinquantaine de prostituées dans les hôtels où ils sont confinés.

À cette allure, c’est le spectre d’un confinement total qui plane, constate La Voix du Centre. C’est sans doute le moment, pour le gouvernement, de songer à décongestionner les prisons où le moindre cas de Covid-19 décimerait des milliers de personnes, ose pour sa part The Sun.

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