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Les départs ou démissions de ministres sous Macron

Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, qui a jeté l'éponge lundi, est le 12e ministre démissionnaire - et le 16e…

Le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, qui a jeté l’éponge lundi, est le 12e ministre démissionnaire – et le 16e partant – depuis le début de la présidence Macron en mai 2017.

Sept ministres avaient déjà dû démissionner en moins d’un an et demi, soit une concentration de départs inédite en début de mandat par rapport à François Hollande, Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac.

– Richard Ferrand et les Mutuelles de Bretagne –

A peine nommé ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand est épinglé par le Canard enchaîné qui révèle qu’en 2011 les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait alors, avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne.

Le procureur de Brest ouvre une enquête préliminaire en juin 2017. M. Ferrand dément toute irrégularité mais annonce le 19 juin qu’il quitte le gouvernement pour briguer la présidence du groupe LREM à l’Assemblée nationale.

En octobre, le parquet de Brest classe son enquête sans suite, invoquant la prescription s’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts et jugeant que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie ne sont « pas constituées ».

Richard Ferrand prend la succession de François de Rugy à la présidence de l’Assemblée le 12 septembre 2018.

Il est mis en examen pour « prise illégale d’intérêts » dans la nuit du 11 au 12 septembre 2019 par trois juges d’instruction lillois suite à une plainte déposée par Anticor.

– Le MoDem et ses assistants parlementaires –

En mars 2017, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « abus de confiance » dans une affaire d’emplois fictifs présumés au Parlement européen visant 19 eurodéputés, dont deux du MoDem: Robert Rochefort et Marielle de Sarnez.

Radio France affirme qu’entre 2009 et 2014 une dizaine de salariés du parti centriste présidé par François Bayrou étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem, au profit notamment de Marielle de Sarnez, devenue ministre des Affaires européennes, et Sylvie Goulard, ministre des Armées.

Le 9 juin 2017, la justice annonce l’ouverture d’une enquête pour « abus de confiance ». Le 21 juin, Mme Goulard quitte le gouvernement, suivie du ministre de la Justice François Bayrou et de Mme de Sarnez.

Les 29 novembre et 4 décembre 2019, Sylvie Goulard et Marielle de Sarnez sont mises en examen pour « détournement de fonds publics ». Et le 6 décembre, François Bayrou l’est à son tour pour « complicité de détournement de fonds publics ».

– Nicolas Hulot renonce –

Ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot annonce le 28 août 2018 qu’il quitte le gouvernement, déplorant un isolement sur ses dossiers et une influence excessive des lobbies sur l’Elysée. Il annonce sa décision à la radio, sans avoir prévenu l’exécutif.

François de Rugy le remplace le 4 septembre.

– Laura Flessel et Gérard Collomb –

La ministre des Sports Laura Flessel annonce le 4 septembre 2018 son départ du gouvernement pour des « raisons personnelles », vraisemblablement liées à la situation fiscale de son mari.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui a maladroitement fait savoir qu’il quitterait le gouvernement en 2019 pour préparer sa candidature à la mairie de Lyon, présente sa démission le 1er octobre 2018. Comme Emmanuel Macron la refuse, il dit à la presse la maintenir, contraignant le président à l’accepter le 3 octobre.

– Remaniements et départs volontaires –

Deux semaines plus tard, le 16 octobre 2018, l’Elysée procède à un remaniement marqué par quatre départs – Françoise Nyssen, Delphine Gény-Stephann, Stéphane Travert et Jacques Mézard – qui portent à cette date à 11 leur nombre total depuis le début de l’ère Macron.

Christophe Castaner prend l’Intérieur. Huit nouveaux membres entrent au gouvernement.

Le 27 mars 2019, l’Elysée annonce les départs des ministres Nathalie Loiseau, Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, la première pour sa campagne aux élections européennes de mai et les deux autres briguant l’investiture LREM pour les municipales de 2020 à Paris. Le 31 mars l’Elysée annonce les nominations de Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement, Amélie de Montchalin comme secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et Cédric O comme secrétaire d’Etat au Numérique.

– De Rugy s’en va –

Le 16 juillet 2019, le ministre d’État à la Transition écologique François de Rugy démissionne après des révélations de Mediapart concernant son train de vie supposé fastueux, photos de homards et champagne à l’appui.

Il s’estime ensuite « blanchi » par les enquêtes du gouvernement et de l’Assemblée concernant le montant des travaux dans son logement de fonction au ministère, et les dîners fastueux lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale. Il s’engage toutefois à rembourser trois de ces dîners jugés d’un « niveau manifestement excessif » par l’enquête.

– Delevoye jette l’éponge –

Sur la sellette depuis plusieurs jours, en plein conflit sur la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, le « Monsieur retraites » du gouvernement, préfère se retirer et sa démission est acceptée « avec regret » par Emmanuel Macron.

M. Delevoye avait reconnu avoir omis de déclarer sa fonction d’administrateur bénévole dans un institut de formation de l’assurance, l’Ifpass, et a rectifié ce week-end sa déclaration d’intérêts en déclarant 13 mandats, dont 11 bénévoles, soit dix de plus que dans la version initiale.

M. Delevoye avait aussi cumulé sa fonction gouvernementale avec celle, rémunérée, de président de Parallaxe, un institut de réflexion sur l’éducation, cumul déclaré mais pas autorisé, ce qu’il dit avoir appris ensuite.

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