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Les figures-clés du procès en destitution de Donald Trump

Seule l'accusation, la défense et le juge chargé de présider les débats auront le droit de parole au procès en…

Seule l’accusation, la défense et le juge chargé de présider les débats auront le droit de parole au procès en destitution de Donald Trump au Sénat, qui entre mardi dans le vif du dossier.

– Une défense musclée et médiatique

Donald Trump ne comparaîtra pas et sera représenté par Pat Cipollone, son conseiller juridique à la Maison Blanche, et Jay Sekulow, son avocat personnel.

Le premier, un juriste de 53 ans, a fait carrière dans le droit des affaires et n’a qu’une expérience modeste des plaidoiries à la barre. Catholique pratiquant, père de dix enfants, plutôt taiseux, il a un style qui contraste avec celui de son client.

Mais sur le fond, et notamment sur leur lecture extensive des pouvoirs du président, ils sont en phase. Pat Cipollone a rédigé en octobre la lettre de huit pages dans laquelle la Maison Blanche jugeait l’enquête en destitution anticonstitutionnelle et intimait aux membres de l’administration de ne pas coopérer avec le Congrès.

Le rôle d’orateur reviendra peut-être davantage à Jay Sekulow, 63 ans, habitué des plateaux de radio et de télévision chrétiennes, qui a plaidé à plusieurs reprises devant la Cour suprême des Etats-Unis notamment pour défendre la liberté religieuse.

D’autres personnalités médiatiques les seconderont, dont Kenneth Starr, 73 ans, rendu célèbre par son rôle de procureur féroce dans l’affaire Monica Lewinsky qui a valu un procès en destitution à Bill Clinton en 1999, et Alan Dershowitz, 81 ans, un avocat dans plusieurs grands dossiers criminels, notamment au procès pour meurtre du footballeur O.J. Simpson.

– L’accusation déterminée et diverse

Sept élus démocrates de la Chambre des représentants, quatre hommes et trois femmes, tous avec une expérience juridique, porteront l’accusation contre Donald Trump. Avec deux Noirs et une hispanique, cette équipe resserrée reflète la diversité du parti.

Le procureur en chef, Adam Schiff, 59 ans, a supervisé l’enquête en tant que chef de la commission du Renseignement et connaît l’affaire ukrainienne sur le bout des doigts.

Posé, n’élevant jamais la voix, l’élu de Californie est précis et méthodique, ce qui devrait l’aider à exposer clairement les éléments du dossier.

Cet ex-procureur fédéral, qui a écrit quelques scénarii pour Hollywood dans les années 1990, est devenu l’une des bêtes noires de Donald Trump qui l’a affublé de nombreux sobriquets, dont « Schiff le fourbe ».

A ses côtés, le chef de la commission judiciaire de la Chambre Jerry Nadler, 72 ans, est un autre ennemi du milliardaire républicain, avec qui il a croisé le fer dès les années 1980 à New York. Spécialiste du droit constitutionnel, ce vétéran de la politique devrait étayer la base juridique du dossier d’accusation.

– Un juge arbitre et modeste

Le chef de la Cour suprême des Etats-Unis John Roberts est chargé par la Constitution de présider le procès. Ce brillant magistrat de 64 ans, qui compare son travail à celui d’un « arbitre » de sport, a toujours essayé de s’élever au dessus des batailles partisanes.

Très attaché à l’indépendance de la Justice, ce conservateur nommé par George W. Bush à la haute juridiction s’était opposé à Donald Trump en 2018 pour défendre un juge accusé de partialité.

Les règles du Sénat limitent ses marges de manoeuvre et il devrait se contenter d’une posture modeste.

– Un deus ex machina

On ne l’entendra pas, puisque les sénateurs poseront uniquement leurs questions par écrit, mais le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell tirera toutes les ficelles en coulisses.

Ce fidèle défenseur du président fera tout pour que les 53 élus de son groupe (sur 100 sénateurs) rejettent la demande démocrate de nouveaux témoins pour boucler « au plus vite » le procès par un acquittement, comme le souhaite Donald Trump.

A 77 ans, le sénateur, élu du Kentucky sans discontinuer depuis 1984, est un animal politique à sang froid, qui sait monter des manoeuvres politiciennes sophistiquées pour faire avancer la cause conservatrice.

Sa placidité apparente et sa longévité lui ont valu le surnom de « tortue ». Lui affirme dans son autobiographie (« The Long Game ») devoir sa résistance aux batailles livrées dans sa jeunesse: contre la polio et contre les enfants qui le harcelaient à l’école.