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Les grandes questions sur le vol MH17, cinq ans après son crash

Mercredi marque le 5e anniversaire du crash du vol MH17, abattu en 2014 par un missile au-dessus de l'Ukraine, qui…

Mercredi marque le 5e anniversaire du crash du vol MH17, abattu en 2014 par un missile au-dessus de l’Ukraine, qui a coûté la vie à 298 personnes.

Voici cinq questions clés sur la catastrophe:

– Que s’est-il passé? –

Le Boeing de la Malaysia Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur, a été fauché en plein vol le 17 juillet 2014 au-dessus de la zone de conflit armé dans l’est séparatiste prorusse de l’Ukraine. Les 283 passagers, dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l’équipage à son bord ont péri.

La majorité de l’épave de l’appareil a été retrouvée près du village de Grabove, en Ukraine.

Des parties de corps ont été dispersées sur le site de l’accident, et des débris se sont étendus sur plusieurs kilomètres.

– Comment le monde a-t-il réagi? –

Les dirigeants internationaux ont largement condamné la destruction du vol MH17 dans les jours qui ont suivi le drame.

Le président ukrainien de l’époque Petro Porochenko a évoqué un « acte terroriste », tandis que l’ex-président américain Barack Obama a affirmé que l’avion avait été touché par un missile tiré d’une zone contrôlée par les séparatistes, et ce à « cause du soutien de la Russie ».

La destruction du vol a poussé l’Union européenne à adopter quelques jours plus tard de lourdes sanctions économiques contre la Russie, visant des secteurs de l’énergie, de la défense et de la finance.

Les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 ressortissants figuraient parmi les victimes, ont ouvertement accusé en mai 2018 la Russie d’être responsable de la catastrophe, recevant le soutien de l’Otan et de l’UE.

Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication et a rejeté la faute sur Kiev.

Le mois dernier, les 28 pays de l’UE ont intensifié la pression sur la Russie en l’appelant à « coopérer pleinement » à l’enquête et en prolongeant une série de sanctions.

– Comment l’enquête a-t-elle progressé? –

Dans un premier rapport en septembre 2014, les enquêteurs internationaux, menés par les Pays-Bas, affirment que le Boeing a été perforé en vol par des « projectiles à haute énergie ».

En août 2015, des éléments appartenant « probablement » à un système de missile sol-air BUK, dont disposent Moscou et Kiev, sont identifiés.

Les enquêteurs établissent en octobre de la même année que l’avion « s’est écrasé à la suite d’une détonation d’une ogive » qui « correspond au type de missiles installés sur les systèmes de missile sol-air BUK ».

En septembre 2016, ils affirment avoir obtenu « des preuves irréfutables » pour établir que le vol MH17 a été abattu par un missile BUK, acheminé depuis la Russie.

Les enquêteurs établissent en mai 2018 que le missile ayant abattu l’avion provenait de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk, dans l’ouest de la Russie.

Le 19 juin 2019, ils annoncent avoir identifié quatre suspects, qui seront poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais.

– Qui a été accusé? –

Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine, seront les premiers à être traduits en justice dans cette affaire.

Ils sont accusés d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK et d’avoir causé le crash du vol MH17.

Leur procès s’ouvrira le 9 mars 2020 au tribunal de Schiphol en banlieue d’Amsterdam, à quelques encablures de l’aéroport d’où le Boeing avait décollé.

Il est cependant peu probable que les suspects y assistent, la Russie et l’Ukraine n’extradant pas leurs ressortissants poursuivis à l’étranger. Ils peuvent être jugés par contumace.

– Que va-t-il se passer maintenant? –

L’enquête suit son cours. Les enquêteurs n’excluent pas la poursuite d’autres suspects dans le futur.

Ils sont notamment à la recherche des membres de l’équipage du système de missiles anti-aériens BUK et des « personnes qui constituaient le maillon dans la chaîne de commandement russe ».

Dans une procédure judiciaire distincte, des proches de victimes demandent à ce que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) « reconnaisse la responsabilité » de Moscou dans la catastrophe.

Le gouvernement russe a été sommé de « soumettre ses observations » au cours de l’été.

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