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Les journaux camerounais à fond sur le camouflet de la CAN 2019

Passées les grandes émotions du retrait, en fin de semaine dernière par la Confédération africaine de football (CAF) au pays,…

Passées les grandes émotions du retrait, en fin de semaine dernière par la Confédération africaine de football (CAF) au pays, de l’organisation de la Coupe continentale des nations (CAN) de la discipline pour 2019, les journaux camerounais parus jeudi s’emploient à décrypter les démarches du gouvernement pour arrondir les angles.«Le Cameroun se plie à la décision de la CAF», «Des têtes doivent tomber», «On se projette sur 2021», «Qui perd gagne», titrent respectivement Le Jour, Diapason, L’Essentiel, Baromètre Communautaire.

 En grande manchette, Essingan se fait l’écho des joutes oratoires de la veille, lors de la 22ème session duComité national de préparation des Coupes d’Afrique des nations de football (Can) 2016 et 2019 (Comip-Can) présidée par le Premier ministre, Philemon Yang.

 Il y avait de la tension dans l’air, rapporte le bihebdomadaire, de chaudes empoignades ayant marqué ce conclave entre membres du gouvernement se rejetant la responsabilité des retards accusés dans la réalisation des infrastructures, à l’origine du dessaisissement du pays de la CAN.

«Le gouvernement plaide coupable», résume Mutations : le comité d’organisation avoue être le principal responsable de l’échec de l’organisation, dont le Premier ministre accepte l’offre de report de la CAN pour 2021 et prescrit une démarche officielle dans ce sens auprès de la CAF.

 «La décision de la Confédération Africaine de Football de retirer la CAN 2019 au Cameroun ne relève ni d’un complot, encore moins d’une vengeance cachée de Ahmad Ahmad, le président de la CAF», acquiesce L’Essentiel.

 «Coup de théâtre : le gouvernement soutient Ahmad Ahmad !» s’exclame InfoMatin : voici donc l’homme et son institution, hier encore voués aux gémonies, accusés de complot contre le Cameroun et désormais dédouanés dans le retrait de la compétition au Cameroun.

 Le Comip-Can est le premier à reconnaître que les décideurs ont fait mentir le chef de l’État, l’amenant à déclarer que le Cameroun serait prêt le jour dit pour l’ouverture, puis la tenue de la CAN en juin-juillet prochains sur le sol camerounais, l’assemblée ayant abouti à la conclusion que «le Cameroun est à 80%, au moins, responsable» de l’échec de l’accueil de la compétition à lui attribuée depuis septembre 2014.

Le gouvernement appelle à l’apaisement vis-à-vis de la CAF et se dit déterminé à achever les chantiers en cours au plus tard en mars 2019, relève Baromètre Communautaire, constatant par ailleurs que les citoyens perçoivent, de plus en plus, le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au pays comme un boulevard d’opportunités.

Le pays des «Lions indomptables», qui a investi plus de 1000 milliards FCFA pour la construction et la rénovation des infrastructures, a recouru à des emprunts qu’il devra déjà rembourser, réplique Défis Actuels.

C’est trop compliqué, réplique L’Expression Économique, dans la mesure où le gouvernement comptait sur un cash-flow de 1000 milliards FCFA provenant des recettes touristiques à travers la CAN.

«Le pays tablait sur 75 milliards de frais de visa, 10 milliards de frais de timbres d’aéroport, 120 milliards de taxes touristiques et un cash-flow final d’environ 1000 milliards FCFA», détaille Défis Actuels.

Il y a, dans cette affaire, au moins 107 milliards FCFA à surveiller de très près, alerte Le Quotidien de l’Économie : tirés de l’emprunt obligataire du 29 octobre au 9 novembre 2018, ces ressources pourraient, comme des dizaines de milliards d’autres, se retrouver entre les mains des prédateurs.

Il ne suffit pas de battre la coulpe, de faire amende honorable et de se projeter vers 2021, réplique Diapason : tous ceux qui ont fauté, au terme d’un audit qui s’avère nécessaire, doivent rendre gorge.

«La seule chose à faire, c’est de rompre avec la pitié, le laisser-aller», insiste L’Anecdote : «Il faut rompre avec l’habitude de mentir qu’ont développé certains, à défaut d’avoir des motifs. En somme, il faut une réforme de toute la technostructure de l’organisation et mettre des hommes neufs, plus à même de sentir et de donner du sens à l’intérêt supérieur de la Nation.»

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