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Les journaux camerounais en mode rétroviseur

Après une dizaine de jours de congés, la plupart des journaux camerounais parus lundi consacrent l'essentiel de leurs contenus à…

Après une dizaine de jours de congés, la plupart des journaux camerounais parus lundi consacrent l’essentiel de leurs contenus à la rétrospective de l’année 2019.Tous les observateurs de la vie politique camerounaise sont d’accord sur un fait : l’année 2019 aura été une année sombre, débute l’éditorialiste de Mutations, passant en revue les sinistres et avanies ayant émaillé les 12 derniers mois que Le Jour et Eden, pour leur part, qualifient d’«horribles».

«Paul Biya promet d’intensifier la lutte contre les groupes armés», titre Défis Actuels à propos de l’allocution présidentielle du 31 décembre : dans un contexte sécuritaire toujours tendu, le chef de l’État a réaffirmé sa détermination de combattre les groupes armés qui continuent de «perturber la vie publique, économique et sociale dans les régions anglophones».

 Pour Le Messager, le président de la République apparaît ici tout simplement comme «un chef de guerre impuissant», incapable de ramener la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO) depuis plus de 3 ans. «Dommage que le chef de l’État, lors de son dernier message à la nation, soit resté dans une logique guerrière, alors que les derniers actes (…) laissaient plutôt penser que nous étions dans une logique d’apaisement !», se désole Mutations.

 2019 aura été l’année du pardon dans la crise sécessionniste anglophone, celle aussi d’un Grand dialogue national (GDN) controversé ainsi que des morts inutiles enregistrées en régions anglophones, soupire The Post.

 Défis Actuels, pour sa part, entreprend de faire le bilan du Premier ministre Joseph Dion Ngute, un an après sa prise de fonction à l’Immeuble étoile. Pour constater qu’il a déjà relevé plusieurs défis majeurs, de la réussite du GDN aux réformes visant à rationaliser les dépenses de l’État en passant par son volontarisme vis-à-vis du secteur privé.

 L’Essentiel reprend à son compte ce bilan, y ajoutant les marches interdites du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), les inondations dans le septentrion, le glissement de terrain de Gouache (Ouest) et ses 43 morts, ou encore la nouvelle loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD).

 Ce texte, explique Repères, consacre le statut spécial du NO/SO qui prend en compte les spécificités du sous-système éducatif et juridique anglophone ainsi que de la chefferie traditionnelle. 

Dans le même esprit, prolonge La Météo, la nouvelle loi renforce la participation des populations à la gestion du patrimoine local, consacre également la suppression de l’institution du délégué du gouvernement, l’instauration d’un maire élu de la ville, l’octroi de la fraction de 15% des recettes de l’État à affecter aux CTD.

 Le nouvel exécutif, renchérit l’hebdomadaire La Météo, a eu à affronter un contexte économique difficile, dont l’une des conséquences est la baisse, de l’ordre de 260 milliards FCfa, du budget 2020 de l’État par rapport à l’année écoulée. Les bases d’un retour à la paix dans le NO/SO sont posées, les rapports entre le gouvernement et le secteur privé s’améliorent en même temps que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, évoquant «une année bien remplie», note qu’un certain nombre de projets structurants s’accélèrent en dépit d’une conjoncture nationale et internationale difficile.

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