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Les médias ivoiriens invités à donner de la visibilité aux femmes

La coordonnatrice du Programme Women political participation (WPP) pour les pays Francophones, professeur Fatou Sow Sarr, a invité mardi à…

La coordonnatrice du Programme Women political participation (WPP) pour les pays Francophones, professeur Fatou Sow Sarr, a invité mardi à Abidjan les médias ivoiriens à créer des rubriques et programmes télés en vue d’une participation plus accrue des femmes et des jeunes aux débats politiques. »Je lance un appel aux groupes de presse de travailler avec le Programme WPP et son partenaire ici en Côte d’Ivoire, la Chaire Unesco Eau, femmes et pouvoir de décisions pour davantage de possibilités dans les télévisions, les radios et dans la presse écrite », a dit Prof. Fatou Sow Sarr.

Le professeur Fatou Sow Sarr s’exprimait à l’occasion d’un atelier d’échanges avec les médias sur la faible participation des femmes et des jeunes aux débats politiques et aux prises de décision dans les pays africains.

Ce projet est porté par le Programme WPP, qui pour sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire, a « choisi » la Chaire Unesco Eau, femmes et pouvoir de décisions, dirigée par Euphrasie Yao, conseillère spéciale du président de la République, chargée du Genre, a-t-elle fait observer.  

Le programme de participation des femmes et des jeunes aux débats politiques vise à accroître la participation politique de la femme africaine ainsi que des jeunes, de façon durable, dans la gouvernance élective.  

Pour Mme Fatou Sarr, l’amélioration du leadership des femmes politiques passe nécessairement par une visibilité dans l’espace médiatique. Car, les médias contribuent à la transformation des imaginaires et occupent une place centrale dans le changement à venir. 

« Il s’agit d’amener la société dans sa globalité à prendre conscience que l’avenir dépendra de la manière, l’ensemble de ses composantes, hommes et femmes, jeunes et adultes, joueront en ce qui les concerne leur partition », a-t-elle expliqué. 

Des études menées par de grandes institutions internationales économiques comme la Banque mondiale,  les FMI, l’OCDE, ont démontré que les prochaines croissances dépendront de l’égalité homme et femme, a-t-elle soutenu. 

 « Nous avons fait l’exercice au Sénégal et nous avons eu la chance d’avoir des groupes de presse qui ont accepté de nous offrir des plateaux et des espaces où les femmes viennent montrer leurs talents et leurs expertises », a ajouté professeur Fatou Sarr. 

Elle a également fait remarquer que ces femmes « se découvrent même vis-à-vis de leurs leaders politiques qui finissent par comprendre qu’elles ont des capacités et les mettent au-devant de la scène », et ça ne sera que bénéfice pour le parti lui-même. 

Professeur Rose Koffi-Nevry, enseignante-chercheur à l’université Nangui Abrogoua d’Abidjan, professeur titulaire de microbiologie, qui représentait Mme Euphrasie Yao, a indiqué que « le but est de voir dans les organes de presse les femmes et les jeunes dans les débats politiques ».  

Selon elle, cette situation de prédominance des hommes dans les instances de décisions tire son origine du système patriarcal, et des stéréotypes qui jouent beaucoup en défaveur des femmes et des jeunes. 

Citant l’ex-secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, elle a déclaré que « les pays ayant plus d’égalité des sexes ont une meilleure croissance économique, les entreprises avec plus de femmes leaders se comportent mieux, et les accords de paix qui incluent les femmes sont plus durables ».

En outre, « les Parlements avec plus de femmes adoptent davantage de législation sur des questions sociales clés telles que la santé, l’éducation, la lutte contre la discrimination et la pension alimentaire pour enfants. La preuve est claire : l’égalité pour les femmes signifie le progrès pour tous ». 

La Chaire Unesco « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions » à travers cet atelier d’échanges, a créé un cadre propice à la mutualisation des efforts avec les médias pour une prise en charge efficiente et efficace de cette problématique. 

Les statistiques de la Côte d’Ivoire montrent une faible participation des femmes aux débats politiques et à la vie politique dans son ensemble. Seulement 12,59% de femmes sont représentées à l’Assemblée Nationale, 19,2 %, au Sénat et 11,37% dans les conseils municipaux.

« Cette situation est quasiment la même à l’échelle du continent africain. Comme nous le voyons toutes et tous, la situation de la femme et des jeunes sur l’échiquier politique africain, à quelques exceptions près, n’est guère reluisante », a-t-elle poursuivi.  

Le Programme WPP, l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN), le Caucus des femmes leaders du Sénégal et l’Institut international pour la démocratie et l’Assistance électorale  (IDEA) ont initié dans huit pays africains une mission d’analyse des contextes nationaux relatifs à la faible présence des femmes et des jeunes dans les débats politiques.

Il s’agit notamment du Botswana, de la RDC, de l’Eswatini, de la Côte d’Ivoire, du Kenya, du Sénégal, de la Tanzanie et du Zimbabwe. Cet atelier qui a lieu du 21 au 22 septembre 2021, intervient après un premier atelier tenu les 16  et 17 septembre 2021 à Abidjan.