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Les moments clé de l’affaire Barbarin

Les grandes dates de l'affaire du cardinal Philippe Barbarin, condamné jeudi à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation…

Les grandes dates de l’affaire du cardinal Philippe Barbarin, condamné jeudi à 6 mois de prison avec sursis pour non-dénonciation des agressions pédophiles d’un prêtre de son diocèse.

– Plaintes contre un prêtre –

Le 23 octobre 2015, le diocèse de Lyon révèle des plaintes déposées depuis mai 2015 contre un prêtre pour des « agressions sexuelles sur des mineurs », commises 25 ans plus tôt. Il sera identifié comme le père Bernard Preynat.

Le 12 janvier 2016, plusieurs victimes, des anciens scouts du groupe indépendant Saint Luc, créent une association baptisée la Parole libérée, pour « briser l’omerta ».

Le 27 janvier, Bernard Preynat, qui reconnaît les faits, est mis en examen pour des agressions sexuelles commises sur quatre jeunes scouts entre 1986 et la fin 1991.

– Barbarin fragilisé –

Dans un entretien à La Croix le 10 février 2016, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon depuis 2002, dit avoir été mis au courant des « comportements » de ce prêtre « vers 2007-2008 », via un tiers. Il précise avoir rencontré une victime en 2014.

Fragilisé pour ne pas avoir informé la justice et pour avoir maintenu le prêtre au sein du diocèse de Lyon jusqu’en 2015, Mgr Barbarin reçoit le 19 février 2016 le soutien du Vatican qui estime qu’il a géré le dossier « avec beaucoup de responsabilité ».

Le 4 mars 2016, le parquet de Lyon ouvre une enquête préliminaire pour « non-dénonciation de crime » et « mise en danger de la vie d’autrui » visant plusieurs responsables du diocèse, dont le cardinal Barbarin.

– Soutien du pape –

« Jamais, jamais, jamais je n’ai couvert le moindre acte de pédophilie », se défend le 15 mars 2016 l’archevêque de Lyon.

Une nouvelle plainte vient alors d’être déposée par un haut responsable du ministère de l’Intérieur, qui lui reproche de ne pas avoir écarté un autre prêtre ayant commis des abus sexuels à son encontre au début des années 1990. Elle donnera lieu à une seconde enquête préliminaire pour « non dénonciation ».

Le premier ministre Manuel Valls demande à Philippe Barbarin de « prendre ses responsabilités ».

Le 25 avril 2016, le cardinal admet « des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres », devant 220 membres du clergé réunis à huis clos.

Le 16 mai 2016, le pape François prend sa défense dans La Croix, jugeant que sa démission serait « un contresens, une imprudence ».

– Enquêtes classées –

Le 1er août 2016, l’enquête pour non dénonciation des agressions pédophiles commises par le Père Bernard Preynat est classée sans suite par le parquet de Lyon.

Le 11 décembre 2016, la seconde enquête pour non dénonciation, ouverte après la plainte du haut responsable du ministère de l’Intérieur, est également classée sans suite.

Le 25 décembre 2016, Philippe Barbarin admet que « (son) réveil a été tardif » face aux abus sexuels commis par des prêtres.

– Citation directe –

Le 23 mai 2017, le cardinal est cité à comparaître en correctionnelle pour non dénonciation d’agressions sexuelles pédophiles, dans une procédure initiée par des victimes du père Bernard Preynat.

Parmi les six autres personnes citées figure un responsable du Vatican, qui refusera sa comparution.

« Je n’ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles », déclare le cardinal devant le tribunal correctionnel de Lyon, qui dure du 7 au 9 janvier 2019. Les victimes dénoncent une « omerta » remontant jusqu’au Vatican.

Le parquet ne requiert pas de condamnation, arguant de la prescription des faits et de l’absence d’entrave à la justice.

– Condamnation –

Le 7 mars, le cardinal est condamné à six mois de prison avec sursis pour la non-dénonciation des agressions pédophiles d’un prêtre de son diocèse.

En son absence, la présidente du tribunal le déclare « coupable de non-dénonciation de mauvais traitements » envers un mineur entre 2014 et 2015. Ses avocats annoncent qu’ils vont faire appel, tandis qu’un plaignant salue « une grande victoire pour la protection de l’enfance ».

Le tribunal n’a pas condamné les cinq autres prévenus, considérant que les faits étaient, selon les cas, soit pas constitués soit prescrits.

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