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Les moments-clés du procès Nemmouche avant la plaidoirie de la défense

Le procès de Mehdi Nemmouche, accusé du quadruple assassinat commis en 2014 au musée juif de Bruxelles, s'approche de son…

Le procès de Mehdi Nemmouche, accusé du quadruple assassinat commis en 2014 au musée juif de Bruxelles, s’approche de son épilogue. Un verdict est attendu le 7 mars.

Voici quatre moments-clés de l’audience, avant la plaidoirie jeudi des avocats du jihadiste français, qui nie les faits:

– Les journalistes otages –

C’est l’accusation qui souhaitait la présence aux assises de quatre ex-otages français du groupe Etat islamique (EI) en 2013 à Alep (Syrie), une séquestration qui fait l’objet d’une procédure judiciaire distincte en France.

Le 7 février, seuls Nicolas Hénin et Didier François font le déplacement à Bruxelles. Ils détaillent plusieurs heures durant les sévices endurés pendant leur captivité et l’attitude « brutale » de Mehdi Nemmouche en qui ils ont reconnu un de leurs geôliers.

Une personnalité « sadique, ludique et narcissique », dit Nicolas Hénin.

L’accusé, généralement impassible, sourit quand Didier François évoque la familiarité avec laquelle ce dernier l’appelle un jour « mon petit Didier ».

Sur le banc des avocats des victimes du musée, on y voit la preuve qu’il a bien été geôlier et combattant pour le compte de l’EI, alors qu’il ne l’a jamais reconnu.

« Le tournant du procès » pour Me Michèle Hirsch, qui représente une partie civile.

– Les images de garde à vue –

Affalé sur une chaise, bras croisés, sourire aux lèvres, Mehdi Nemmouche snobe les policiers en répétant une énième fois : « Droit au silence ! ».

Le 1er février, la projection à l’audience des images du suspect en garde à vue, après son arrestation à Marseille le 30 mai 2014 en possession des armes utilisées –un revolver et un fusil d’assaut kalachnikov- sidère les parties civiles.

Ces vidéos « puent la mauvaise foi et transpirent la culpabilité », fustige Me Adrien Masset, qui défend le musée juif.

Comment y reconnaître « quelqu’un accusé à tort de quatre assassinats terroristes ? », lance un des avocats généraux.

Mehdi Nemmouche répond à nouveau qu’il n’a « aucune déclaration à faire », son attitude depuis l’ouverture des débats, en raison d’une prétendue partialité des juges.

Lui se dit innocent et parle d' »un pseudo-attentat ». Il encourt la réclusion à perpétuité.

– Les orphelines Riva –

Quand Ayalet et Shira Riva, 19 et 21 ans, s’installent face à la cour le 31 janvier, la salle retient son souffle.

Elles sont les filles de Miriam et Emmanuel Riva, les deux premières des quatre victimes, deux Israéliens abattus chacun d’une balle dans la nuque à bout pourtant.

Les époux Riva sont omniprésents dans les débats car pour innocenter Nemmouche, ses avocats les désignent comme des « agents du Mossad » (les services secrets israéliens) qu’un tueur professionnel serait venu exécuter de façon « ciblée » au musée juif. Une théorie « complotiste » qui ulcère les parties civiles.

A la barre, les deux jeunes femmes racontent en peu de mots une vie dévastée par l’absence. « On a volé leur enfance en les forçant à grandir beaucoup trop tôt », commente un de leurs conseils.

Hormis les Riva, un employé belge du musée, Alexandre Strens, 26 ans, et une bénévole française de 66 ans, Dominique Sabrier, ont aussi été assassinés.

– Le réquisitoire du parquet –

Les deux représentants du parquet ont présenté deux jours durant, les 25 et 26 février, leurs arguments contre Nemmouche et son co-accusé, Nacer Bendrer, soupçonné de lui avoir fourni les armes.

« Si attaquer un musée à l’arme de guerre n’est pas violent et bestial, alors rien ne sera jamais violent et bestial. On est parmi les infractions les plus graves », relève le procureur Bernard Michel.

Contre Nemmouche, ils égrènent « 23 éléments à charge »: empreintes ou ADN sur les armes, vidéos de revendications où l’on reconnaît sa voix, témoins oculaires, téléphonie, déclarations « auto-incriminantes », morphologie similaire à celle du tireur sur la vidéosurveillance etc.

« On vous demande un verdict de culpabilité », lancent-ils au jury. « Pour le tueur, pour Mehdi Nemmouche, l’identité des victimes importait peu. Le but en revanche, c’est qu’il y ait des victimes. »

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