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Les principaux acteurs du chaos libyen

La Libye est, depuis la chute en 2011 de la dictature de Mouammar Kadhafi, un pays morcelé où des autorités…

La Libye est, depuis la chute en 2011 de la dictature de Mouammar Kadhafi, un pays morcelé où des autorités rivales se disputent le pouvoir.

Après un sommet à Paris en mai, les quatre principaux acteurs de la crise sont de nouveau invités lundi autour d’une même table à Palerme, en Italie.

– Fayez al-Sarraj

M. Sarraj, âgé de 58 ans, est le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale et issu de l’accord interlibyen signé fin 2015 à Skhirat, au Maroc, sous l’égide de l’ONU.

Cet exécutif est entré en fonction en mars 2016 mais n’est pas parvenu à asseoir son autorité sur l’ensemble du pays. Il n’a notamment pas obtenu la confiance du Parlement, élu en 2014 mais qui s’est exilé peu après dans l’est du pays.

A Tripoli, le GNA est appuyé par trois importantes milices locales chargées de la sécurité de la capitale et ses banlieues. Ailleurs dans le pays, plusieurs villes de l’ouest le soutiennent.

– Khalifa Haftar

Né en 1943, le maréchal Haftar est l’homme fort de la Cyrénaïque, la partie orientale du pays, et chef de l’Armée nationale libyenne (ANL, autoproclamée).

Il conteste la légitimité du GNA, et dit tirer sa sienne du Parlement élu en 2014. Son hostilité au GNA est l’une des causes majeures de la crise.

Ses détracteurs l’accusent de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye et d’être soutenu par des forces étrangères: l’Egypte, les Emirats arabes unis et la France.

Il suscite en revanche l’admiration d’une partie de la population pour ses succès contre les islamistes.

L’ANL contrôle la vaste région de l’est libyen –du Croissant pétrolier à la frontière égyptienne– dont Derna, ville reprise cet été à une milice jihadiste pro Al-Qaïda. L’ANL est aussi présente dans le sud, notamment à Koufra et aux alentours de Sebha.

Elle est formée d’anciens officiers de l’armée libyenne, de miliciens, de combattants sans formation militaire issus des tribus alliées mais aussi de salafistes non jihadistes.

– Aguila Salah

M. Salah est le président du Parlement élu en 2014, une assemblée qui a été contrainte de s’exiler à Tobrouk (est) après qu’une coalition de milices s’est emparée de Tripoli. Ce Parlement reste cependant reconnu par la communauté internationale.

Outre l’appui du maréchal Haftar, Aguila Salah, un ancien juge, compte également sur le soutien de sa tribu, al-Obeidat, une des plus puissantes de l’Est.

– Khaled al-Mechri

M. Mechri a été élu début avril à la tête du Conseil d’Etat –l’équivalent d’une chambre haute–, qui siège à Tripoli.

Cette instance consultative issue également de l’accord de Skhirat est formée en grande partie d’ex-membres du Congrès général national (CGN, parlement sortant qui s’était opposé au nouveau Parlement). La majorité de ses membres est hostile au maréchal Khalifa Haftar.

Si M. Mechri, un membre du parti Justice et Construction (PJC) des Frères musulmans libyens, est opposé à M. Haftar, il n’affiche pas pour autant un soutien clair au GNA.

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