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L’étudiant australien détenu en Corée du Nord parle d’aveux extorqués

Un étudiant australien qui avait été arrêté pour espionnage en Corée du Nord l'an passé, puis expulsé, a raconté avoir…

Un étudiant australien qui avait été arrêté pour espionnage en Corée du Nord l’an passé, puis expulsé, a raconté avoir été contraint de rédiger des aveux, alors qu’il était détenu au secret.

Alek Sigley, l’un des rares Occidentaux à vivre et étudier dans la capitale nord-coréenne, avait disparu sans laisser de trace en juin 2019, suscitant l’inquiétude dans le monde entier.

Canberra n’a pas de représentation diplomatique en Corée du Nord et s’en remet à la Suède pour la protection consulaire de ses ressortissants dans ce pays.

Stockholm avait dépêché un émissaire à Pyongyang, et M. Sigley avait été libéré après neuf jours de détention, soit un délai bien inférieur à nombre d’étrangers arrêtés par le passé en Corée du Nord.

L’étudiant avait écrit des articles pour diverses publications alors qu’il se trouvait à Pyongyang et les autorités nord-coréennes l’accusèrent d’espionnage, affirmant finalement l’avoir libéré par « tolérance humanitaire ».

L’agence officielle nord-coréenne KCNA avait affirmé que M. Sigley avait « honnêtement admis qu’il espionnait en collectant nos informations internes et en les partageant avec d’autres », et avait « demandé à plusieurs reprises notre pardon pour avoir enfreint notre souveraineté ».

Une fois libéré et hors de Corée du Nord, l’étudiant avait nié tout acte d’espionnage.

Dans un article publié dans le journal universitaire sud-coréen Monthly North Korea, il dit avoir été contraint à reconnaître sa culpabilité au cours de neuf jours d’interrogatoires « déplaisants » au cours desquels il était « complètement coupé du monde extérieur ».

« De mon point de vue, je n’étais pas coupable mais juste accusé à tort par les autorités », a-t-il dit. « Ils ne cessaient de me faire écrire des +excuses+ comme s’ils voulaient me donner une leçon », a-t-il ajouté.

L’étudiant ne fait pas état de mauvais traitements physiques dans cet article.

Son arrestation fut un « tournant dans (sa) vie », dit-il en affirmant avoir été « kidnappé » par la police secrète nord-coréenne.

Originaire de Perth, M. Sigley, qui parle couramment coréen, connaissait déjà le Nord, pour s’y être marié en 2018 avec son épouse japonaise, mais aussi pour avoir organisé des voyages dans le pays isolé.

A Pyongyang, où il étudiait la littérature coréenne, il postait sur les réseaux sociaux des publications totalement apolitiques sur la vie quotidienne dans un des Etats les plus fermés au monde.

Il raconte qu’il s’est toujours senti « un étranger » dans un pays « plombé par la xénophobie ».

Sa disparition à Pyongyang avait suscité la crainte, deux ans après le décès de l’étudiant américain Otto Warmbier à 22 ans, après avoir été détenu en Corée du Nord et rapatrié dans le coma.

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