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L’ex-avocat de Trump avoue avoir menti sur les contacts avec la Russie

Michael Cohen, ancien avocat et homme de confiance de Donald Trump, a reconnu jeudi avoir menti au Congrès américain sur…

Michael Cohen, ancien avocat et homme de confiance de Donald Trump, a reconnu jeudi avoir menti au Congrès américain sur ses contacts avec des Russes au sujet d’un projet immobilier, une mauvaise nouvelle pour le président américain, qui a balayé ces nouvelles déclarations.

Lors d’une audience devant un tribunal fédéral de Manhattan jeudi, Michael Cohen a affirmé avoir menti au sujet de discussions sur un projet immobilier en Russie. Ce projet avait déjà été évoqué par plusieurs médias américains et implique le conglomérat de Donald Trump.

Ces nouvelles déclarations de l’ancien conseil du président sont un rebondissement important dans l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, que le milliardaire républicain s’emploie presque quotidiennement à discréditer, affirmant n’avoir eu aucun contact avec des Russes durant sa campagne.

Robert Mueller enquête sur les ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016 et sur les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de Donald Trump.

Quelques minutes après la fin de l’audience, Donald Trump a contre-attaqué contre son ancien avocat, qu’il a qualifié de « personne très faible » cherchant avant tout à obtenir une peine réduite pour son implication dans des dossiers qui ne sont pas directement liés à lui.

« C’était un projet bien connu (…) Ca n’a pas duré longtemps. Je n’ai pas mené ce projet », s’est défendu le milliardaire républicain, avant de s’envoler pour le sommet du G20 en Argentine, à propos de ce possible investissement en Russie.

« Il n’y aurait rien eu de mal si je l’avais mené », a-t-il ajouté. « Je ne l’ai pas fait pour un certain nombre de raisons. La première, même si rien ne m’y obligeais, est que j’étais vraiment occupé à faire campagne pour la présidentielle ».

Objet de poursuites pénales, M. Cohen avait déjà plaidé fin août coupable de plusieurs chefs d’accusation et, après avoir pris ses distances avec le président américain, coopère avec le procureur spécial Robert Mueller.

Lors d’une audition par la commission du Sénat sur le renseignement, Michael Cohen avait assuré que les contacts relatifs au projet immobilier avaient pris fin en janvier 2016, selon un document versé jeudi au dossier et rendu public.

« J’ai établi que le projet n’était pas réalisable pour une série de raisons et devrait être abandonné », avait alors déclaré l’avocat.

Mais il a avoué jeudi que les discussions s’étaient en réalité poursuivi jusqu’en juin 2016, soit très tard dans la campagne présidentielle.

Michael Cohen aurait même longtemps envisagé de se rendre en Russie, notamment pour s’entretenir avec des officiels russes des autorisations nécessaires à la réalisation du projet, a-t-il admis.

L’avocat indique également qu’un officiel russe lui aurait proposé de rencontrer Vladimir Poutine lors d’un sommet à Saint-Pétersbourg, mi-juin 2016, proposition finalement restée sans suite.

– Cohen veut coopérer –

« M. Cohen a coopéré », a déclaré, à la sortie du tribunal, son avocat, Guy Petrillo. « M. Cohen va continuer à coopérer », a-t-il promis, rappelant que son jugement était attendu le 12 décembre.

« L’histoire n’a pas encore été racontée dans sa totalité », a réagi le vice-président de la commission du Sénat sur le renseignement, le démocrate Mark Warner, relevant « la série de proches de Trump qui plaident coupables, pratiquement toujours pour avoir caché leurs liens avec la Russie et les Russes ».

Après avoir longtemps été considéré comme fidèle d’entre les fidèles, prêt à « prendre une balle » pour son patron, comme il le disait lui-même, Michael Cohen a pris ses distances avec Donald Trump à la fin du printemps, alors que la perspective d’une peine de prison se précisait.

Outre le dossier russe, il affirmé fin août, sous serment, avoir payé deux femmes en échange de leur silence sur une liaison supposée avec l’ancien promoteur immobilier, à la demande de Donald Trump et « pour influencer l’élection » présidentielle.

Jeudi en début de matinée, Donald Trump s’en était encore pris, via Twitter, à Robert Mueller et son équipe, l’accusant de dépenser l’argent du contribuable à des fins partisanes, sans avoir rien pu démontrer.

Lundi, c’est l’ancien directeur de campagne du candidat républicain, Paul Manafort, aux nombreux contacts en Ukraine et en Russie, qui a été accusé d’avoir menti au FBI alors qu’il avait accepté de coopérer en échange d’un accord de plaider-coupable.

Selon les médias américains, M. Mueller serait proche de conclure son enquête après avoir reçu les réponses écrites du président américain, qu’il attendait depuis plusieurs mois.

Le procureur spécial a choisi de mener une enquête au spectre très large, qui a déjà mené à plusieurs inculpations et condamnations, souvent pour des faits qui ne sont pas directement liés aux contacts éventuels entre l’équipe de campagne de Trump et des représentants russes.

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