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L’ex-champion de cricket Imran Khan prend les rênes du Pakistan

L’ex-champion de cricket Imran Khan a été officiellement élu vendredi Premier ministre du Pakistan, promettant une nouvelle ère de responsabilité et de prospérité lors d’un discours combattif au Parlement.

Sans surprise, l’Assemblée nationale issue des élections législatives du 25 juillet, largement remportées par son parti, l’a élu avec 176 voix, soit 4 de plus que nécessaire. Il devrait prêter serment dès samedi.

M. Khan, 65 ans, partait grand favori pour ce vote face à son unique rival, Shahbaz Sharif, chef de file du PML-N (Ligue musulmane pakistanaise) l’ancien parti au pouvoir. M. Sharif a pour sa part reçu 96 voix.

L’annonce de la victoire de M. Khan a été immédiatement saluée par une très longue ovation dans l’hémicycle. Le futur chef du gouvernement est pour sa part resté assis calmement, souriant aux caméras et répondant aux saluts, un chapelet à la main.

Mais il a ensuite retrouvé des accents plus combattifs dans le discours qu’il a prononcé devant l’assemblée.

« Je promets d’apporter le changement dont cette nation avait tant besoin. Pour commencer, nous allons rendre les gens strictement responsables de leurs actes. Je m’engage devant Dieu à ce que quiconque a pillé ce pays en soit tenu responsable », a-t-il lancé.

Il a aussi implicitement balayé les nombreuses accusations d’interférence de l’armée en sa faveur pendant la campagne électorale. « Je suis ici après 22 ans de combats, aucun dictateur ne m’a pris en charge », a-t-il affirmé.

Il a en outre promis de « coopérer » face aux accusations de fraudes aux élections de juillet avancées par une grande partie de l’opposition, tout en la mettant au défi d’organiser un sit-in dans la durée comme lui-même l’avait fait quatre mois durant en 2014.

Shahbaz Sharif, frère de l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, et qui avait un temps espéré rassembler l’opposition derrière lui pour se faire élire, a une nouvelle fois dénoncé des « fraudes massives » aux élections de juillet et exigé une commission parlementaire.

Le parti de M. Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), avait largement remporté les législatives du 25 juillet. Mais il n’avait pas obtenu assez de sièges pour pouvoir former à lui seul le gouvernement. Depuis le scrutin, les négociations avec d’autres partis et élus indépendants allaient bon train pour mettre sur pied une coalition.


La victoire de M. Khan aux élections ouvre une nouvelle ère politique pour le pays, interrompant des décennies d’alternance politique entre le PML-N et le Parti du peuple pakistanais (PPP), entrecoupée de périodes de pouvoir militaire.

Le Pakistan, né de la partition de l’Inde coloniale britannique et qui a soufflé cette semaine ses 71 bougies, a été dirigé par l’armée pendant près de la moitié de son histoire mouvementée.

Avant même la tenue formelle du vote de vendredi, M. Khan a reçu les félicitations de la Prix Nobel de la Paix Malala Yousafzaï. La jeune Pakistanaise s’est dite « impatiente » de participer aux efforts pour scolariser les « 13 millions de jeunes Pakistanaises » actuellement hors du système scolaire.

– Economie dégradée –

Le PTI a déjà nommé un gouvernement provincial dans son fief du Khyber Pakhtunkhwa (Nord-Ouest) et formé une alliance avec des partis régionaux dans la province du Baloutchistan (Sud-Ouest).

Il devrait être amené dans les prochains jours à former une coalition avec le PML-N dans la province centrale du Pendjab, la plus riche et la plus peuplée du pays. La province du Sindh (Sud) reste aux mains du PPP.

Parmi les principaux défis qui attendent le gouvernement Khan figurent la situation sécuritaire du pays, en amélioration mais toujours précaire dans certaines zones et une population en pleine expansion.

Il fera aussi face à une situation économique dégradée, qui pourrait le contraindre à requérir très rapidement un prêt du Fonds monétaire international (FMI), et à d’énormes problèmes de ressources en eau.

Enfin, et bien que M. Khan semble actuellement entretenir de bonnes relations avec les généraux, il pourrait comme nombre de ses prédécesseurs se retrouver à terme en conflit avec eux sur les questions de défense et de politique étrangère, qu’ils sont réputés contrôler.


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