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L’ex-Premier ministre kosovar entendu par la justice internationale

L'ancien guérillero kosovar Ramush Haradinaj, ex-Premier ministre du Kosovo, soupçonné de crimes de guerre, a été entendu mercredi par le…

L’ancien guérillero kosovar Ramush Haradinaj, ex-Premier ministre du Kosovo, soupçonné de crimes de guerre, a été entendu mercredi par le tribunal spécial pour le Kosovo, qui siège à La Haye, a constaté l’AFP.

Ramush Haradinaj avait démissionné vendredi de ses fonctions de chef du gouvernement après avoir reçu une convocation du tribunal pour un interrogatoire en tant que suspect.

Il était accompagné mercredi de Jakup Krasniqi, ancien président du parlement et ancien porte-parole de l’Armée pour la libération du Kosovo (UCK), également convoqué par le procureur du tribunal. Ce dernier n’a toutefois pas indiqué si M. Krasniqi était convoqué en tant que suspect ou en tant que témoin, ni pour quels motifs.

« Nous avons rempli notre obligation légale, conformément aux lois en vigueur », a déclaré M. Krasniqi lors d’une brève prise de parole devant les journalistes.

Créé en 2015, le tribunal spécial pour le Kosovo est chargé d’enquêter sur les crimes présumés commis par la guérilla albanaise (UCK) au Kosovo principalement contre des Serbes, des Roms et des opposants albanais à l’UCK pendant et après le conflit de 1998-99.

Financé par l’Union européenne et composé de juges internationaux, ce tribunal est toutefois une instance de droit kosovar, installé à La Haye par souci de protection des témoins.

Au Kosovo, les observateurs estiment qu’il pourrait être reproché à Ramush Haradinaj de ne pas avoir empêché des crimes commis par des membres de l’UCK.

Considéré comme un héros par les Kosovars, M. Haradinaj opérait dans la région de Dukagjin (ouest), où les combats furent féroces avec des exactions contre des civils de part et d’autre.

Dernier conflit en ex-Yougoslavie, la guerre du Kosovo entre forces serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise avait fait plus de 13.000 morts (plus de 11.000 Kosovars albanais, 2.000 Serbes et quelques centaines de Roms).

Elle s’était terminée quand une campagne occidentale de bombardements a contraint les forces serbes à se retirer. Vingt ans après, Belgrade ne reconnaît pas l’indépendance de son ancienne province.

Une trentaine d’anciens membres de l’UCK ont reçu des convocations du tribunal spécial, qui n’a pas encore prononcé d’inculpation. Outre Ramush Haradinaj, le président du parlement Kadri Veseli et surtout le président Hashim Thaçi sont régulièrement cités comme susceptibles d’être convoqués.

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