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L’ex-président péruvien Garcia, soupçonné de corruption, demande asile à l’Uruguay

L'ancien président péruvien Alan Garcia a demandé asile à l'ambassade d'Uruguay à Lima après avoir été interdit de sortie du…

L’ancien président péruvien Alan Garcia a demandé asile à l’ambassade d’Uruguay à Lima après avoir été interdit de sortie du territoire le temps d’une enquête pour corruption, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères du Pérou.

Le ministère a déclaré dans un communiqué avoir été informé par l’ambassade d’Uruguay que M. Garcia y avait demandé asile dans la nuit de samedi à dimanche.

Celui qui a présidé le Pérou à deux reprises est soupçonné d’être impliqué dans le gigantesque scandale de pots-de-vin versés dans plusieurs pays d’Amérique du Sud par le géant brésilien des travaux publics Odebrecht.

M. Garcia est plus précisément accusé d’avoir perçu de l’argent illégalement à l’occasion de la construction d’une ligne de métro dans la capitale au cours de son second mandat (2006 à 2011).

Odebrecht a reconnu avoir versé 29 millions de dollars de pots-de-vin à des officiels péruviens au cours de trois présidences.

Samedi, un tribunal de Lima a prononcé une interdiction de sortie du territoire de 18 mois à l’encontre de l’ex-président social-démocrate, qui réside en Espagne. Il était arrivé au Pérou jeudi pour témoigner devant la justice.

La presse a en outre affirmé qu’Alan Garcia avait reçu 100.000 dollars – provenant de fonds illégaux d’Odebrecht – en paiement d’une conférence donnée devant des entrepreneurs brésiliens à Sao Paulo en mai 2012.

« J’accepte la demande d’interdiction de sortie du pays », avait déclaré jeudi Alan Garcia à des journalistes à Lima. Il a précisé avoir chargé son avocat de communiquer sa décision « par écrit, au juge et au parquet », assurant qu’il avait déclaré l’argent reçu pour cette conférence.

Le procureur financier José Domingo Pérez a de son côté réclamé la prison préventive pour la cheffe de l’opposition péruvienne Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori (1990-2000), accusée d’avoir reçu de manière illicite 1,2 million de dollars (1,05 million d’euros) de la part d’Odebrecht pour sa campagne présidentielle de 2011.