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Libération de jeunes otages et politique en couverture des journaux camerounais

La libération de la majeure partie des personnes enlevées en début de semaine dans le Nord-Ouest, l'un des chaudrons de…

La libération de la majeure partie des personnes enlevées en début de semaine dans le Nord-Ouest, l’un des chaudrons de l’activisme sécessionniste, fait les grandes manchettes des journaux camerounais parus jeudi, juste à côté des sujets de politique interne.La bonne nouvelle s’affiche en couverture de Cameroon Tribune, Émergence, Le Jour, The Post, Mutations : celle de la libération, la veille au matin, de 79 des 83 enfants et encadreurs enlevés par des inconnus lundi aux aurores au Collège presbytérien de Bamenda (Nord-Ouest).

Selon The Post, les adolescents, pensionnaires de l’internat de l’établissement, ont été déposés, sains et saufs, dans la localité de Bafut située à une centaine de kilomètres du lieu du kidnapping alors que, déplore la même publication, un élève et deux adultes manquent toujours à l’appel.

Avec une photo de circonstance en couverture, The Guardian Post rend compte de la réception offerte aux jeunes otages, exténués et dépenaillés, par le gouverneur de la région, Adolphe Lele Lafrique.

Le mystère demeure pourtant sur l’identité des ravisseurs, constatent Mutations et Le Quotidien de l’Économie, aucun individu ni organisation n’ayant revendiqué cet acte à ce jour.

Toujours est-il que, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le président de la République, à travers le ministre de la Défense, a adressé ses félicitations aux éléments des forces de défense et de sécurité, pour leur bravoure ayant permis de retrouver et de rendre les jeunes captifs à leurs familles.

Quant aux responsables de l’enlèvement de masse, la publication évoque au passage «un groupe armé».

Mais en faudrait sans doute plus pour rassurer l’opinion publique internationale, qui ne cesse de s’émouvoir de la tension politique interne, mais également de la tournure chaque jour plus dramatique de la crise sécessionniste anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Et parmi les leaders qui commencent à montrer des signes d’impatience se trouve le chef de l’exécutif américain, Donald Trump, visiblement excédé et qui ne se contente plus, à en croire Émergence, d’en appeler au retour à la paix : il vient de mettre fermement en garde son homologue camerounais, Paul Biya, qui à peine venait-il de prêter serment est prié, sur un ton martial du Département d’État, de mettre fin aux intimidations et autres agressions basées sur l’ethnie ou l’appartenance religieuse.

Une des victimes du système, renchérit Le Jour, se trouve être aujourd’hui le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto qui, arrivé second au terme du scrutin du 7 octobre dernier et qui s’est autoproclamé vainqueur de l’élection, est assigné à résidence depuis mardi, quelques heures seulement après l’inauguration solennelle, devant le Parlement, du nouveau septennat de Paul Biya.

Il s’agit d’une forme de séquestration qui ne dit pas son nom, témoigne Le Quotidien de l’Économie, la police ayant encerclé la résidence de l’intéressé à Yaoundé, la capitale du pays, l’empêchant ainsi de déployer son plan de «résistance au hold-up électoral».

Sauf que, relativise Défis Actuels, M. Kamto, malgré sa popularité auprès de nombreux Camerounais et en dépit du soutien d’une diaspora va-t-en guerre, a multiplié des erreurs qui lui ont entravé le chemin du palais présidentiel.

«Dans un pays composite comme le Cameroun où la transition politique s’annonce délicate et où l’alternance démocratique n’a encore jamais été essayée, les Camerounais, souhaitent avoir un président qui rassurera aussi largement que possible, et certainement pas que les frères du village. Preuve que la cartographie électorale ne peut pas fidèlement s’inspirer de la géographie ethnique, Maurice Kamto a été battu dans la région de l’Ouest, plus particulièrement dans son département d’origine, les Hauts Plateaux.»

Après la déconvenue électorale du chef de file du MRC, prolonge Pile ou Face, c’est toute l’autorité traditionnelle de la région de l’Ouest qui semble tomber en décrépitude du fait des coups de boutoir de certains indociles et incrédules qui, du fait de leur immaturité à dissocier les convictions politiques à l’humeur tribale, confondent allègrement l’échec politique d’un frère du village et responsabilité du pouvoir traditionnel.

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