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Libye: 161 migrants interceptés par les garde-côtes

Les garde-côtes libyens ont intercepté en mer Méditerranée 161 migrants à bord de deux embarcations jeudi soir et les ont…

Les garde-côtes libyens ont intercepté en mer Méditerranée 161 migrants à bord de deux embarcations jeudi soir et les ont ramenés en Libye, ont annoncé le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et la marine libyenne.

Ces « réfugiés et migrants » ont été débarqués à Al-Khoms, situé à 100 km à l’est de Tripoli, a précisé le HCR.

Un centre de détention de migrants se trouve dans cette ville côtière située à 120 kilomètres à l’est de Tripoli.

Dans un communiqué publié samedi, la marine libyenne précise que ces 161 migrants, dont 15 femmes et cinq enfants, ont été interceptés sur « deux bateaux pneumatiques » à environ 150 kilomètres au nord-ouest d’Al-Khoms.

Mercredi, la marine libyenne avait annoncé avoir ramené à Al-Khoms 96 migrants, des hommes majoritairement soudanais et bangladais, interceptés la nuit précédente.

Quinze candidats à l’exil ont également été ramenés à Zouara, à 120 km à l’ouest de Tripoli, portant à 272 le nombre de migrants reconduits en une semaine sur la côte libyenne, affirme le HCR.

Depuis le début de l’année, 1.287 personnes ont été « interceptées/secourues » par les garde-côtes libyens lors de 15 opérations, ajoute le HCR, en remarquant que « les débarquements ont drastiquement chuté si on compare aux données réunies sur la même période en 2018 (5.257 personnes) et 2017 (3.509 personnes) ».

Les agences de l’ONU et organisations humanitaires rappellent régulièrement leur opposition à ce que les migrants arrêtés en mer soient ramenés en Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et où ils se retrouvent placés « en détention arbitraire », ou à la merci de milices.

Le pays est plongé dans une nouvelle spirale de violence depuis l’offensive militaire lancée le 4 avril par Khalifa Haftar, homme fort de la partie orientale, pour conquérir Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale.

Les forces loyales au GNA et celles de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar s’affrontent dans la banlieue sud de la capitale ainsi que plus loin au sud de la ville.

L’adjointe à l’émissaire spécial de l’ONU en Libye, Maria do Valle Ribeiro, s’est dit fin avril « très préoccupée » par le sort de « 3.500 migrants et réfugiés (qui) sont en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements », dans une interview à l’AFP.

Aucune donnée officielle n’est disponible sur le nombre de migrants, souvent clandestins, présents en Libye, point de convergence de nombreux migrants d’Afrique subsaharienne et d’Afrique de l’Est qui veulent gagner l’Europe. Leur nombre est estimé à plusieurs centaines de milliers.

Parmi eux, l’Organisation internationale de la migration (OIM) en recense 5.933 retenus dans des « centres de détention » officiels. Plusieurs centaines sont détenus par des groupes armés dans d’autres installations échappant à tout contrôle.

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