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L’Irak marque la fin du deuil pour Soleimani et Mouhandis

Les dirigeants irakiens ont promis mardi de protéger leur "souveraineté" au 40e jour de deuil pour la mort d'Abou Mehdi…

Les dirigeants irakiens ont promis mardi de protéger leur « souveraineté » au 40e jour de deuil pour la mort d’Abou Mehdi al-Mouhandis, chef des paramilitaires pro-Téhéran tué par une frappe américaine aux côtés du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad.

Depuis des frappes américaines sur les paramilitaires du Hachd al-Chaabi puis le raid qui a tué les deux architectes de la stratégie iranienne en Irak et au-delà, Bagdad ne cesse d’accuser Washington de ne pas respecter sa souveraineté. Il a aussi protesté, de manière toutefois moins véhémente, contre Téhéran après la riposte iranienne sur une base abritant des soldats américains en Irak.

Lundi, la faction la plus radicale du Hachd –dont Mouhandis était le leader de facto– a pendu à Bagdad des effigies du président américain Donald Trump et de soldats américains.

Mardi, les plus hauts commandants militaires d’Irak se sont rassemblés dans l’ultrasécurisée « Zone Verte » de Bagdad pour marquer la fin des 40 jours de deuil musulman.

Faleh al-Fayyadh, le patron officiel du Hachd –éclipsé depuis sa création en 2014 par son adjoint Mouhandis– a dénoncé « un crime contre l’humanité, contre l’Irak et sa souveraineté ».

« Le sang de ces martyrs va renforcer la légitimité du Hachd », a-t-il ajouté, « nous serons l’épine dans le pied de quiconque tentera de priver l’Irak de sa souveraineté ».

Après M. Fayyadh, également conseiller du Premier ministre pour la sécurité et qui a dit s’exprimer au nom du chef de gouvernement, le chef d’état-major et le ministre de l’Intérieur ont pris la parole dans un auditorium de la Zone verte.

C’est dans ce quartier bunkerisé que, fin décembre, des milliers de pro-Iran avaient déferlé sur l’ambassade américaine, l’assiégeant pendant plus de 24 heures.

Cette chancellerie a déjà mis en garde ses ressortissants en prévision des commémorations pour Soleimani et Mouhandis, alors que le Hachd appelle à des rassemblements populaires mardi après-midi, notamment aux abords de la Zone verte.

A l’approche de ce rendez-vous, l’un des leaders du Hachd, Qaïs al-Khazali, a semblé vouloir jouer l’apaisement, indiquant dimanche que le Hachd avait décidé de « repousser la riposte militaire pour donner une chance au travail politique ».

Le bloc parlementaire du Hachd, le deuxième de l’Assemblée, continue régulièrement d’appeler à expulser les troupes étrangères stationnées en Irak dans le cadre de la coalition antijihadistes.

L’assassinat de Soleimani et de Mouhandis –qui, selon des sources américaines visait uniquement Soleimani, sans savoir que Mouhandis était également dans le convoi– avait soudainement fait flamber les tensions entre les deux grands alliés de Bagdad.

Cette montée de tensions entre Washington et Téhéran a fait redouter un conflit ouvert sur le sol irakien.

Le tir de drone meurtrier des Etats-Unis a également ravivé le sentiment anti-Américains dans le pays, et le Parlement a depuis voté pour que le gouvernement expulse leurs 5.000 soldats d’Irak.

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