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Londres accorde la protection diplomatique à une ressortissante détenue en Iran

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi accorder la protection diplomatique à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée à Téhéran depuis avril…

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi accorder la protection diplomatique à Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une Irano-Britannique emprisonnée à Téhéran depuis avril 2016, jugeant les conditions de sa détention non conformes au « droit international ».

« Accorder la protection diplomatique dans le cas de Nazanin signifie que le gouvernement britannique reconnaît officiellement que son traitement n’est pas conforme aux obligations de l’Iran au regard du droit international, et l’élève au rang de litige formel d’Etat à Etat », a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

« Je n’ai pas pris cette décision à la légère », a déclaré Jeremy Hunt, le chef de la diplomatie britannique, cité dans le communiqué. Il a pointé le « traitement inacceptable » réservé à Mme Zaghari-Ratcliffe au cours des trois dernières années, soulignant le « manque d’accès à un traitement médical » et « l’irrégularité » de la procédure engagée à son encontre.

« Ma décision est une étape diplomatique importante qui signale à Téhéran que son comportement est complètement injuste », a insisté M. Hunt. « Aucun gouvernement ne devrait utiliser des individus innocents comme des pions pour exercer une influence diplomatique », a-t-il ajouté, réclamant la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe.

Son époux, Richard Ratcliffe, qui avait fait des démarches auprès de Jeremy Hunt ainsi qu’auprès de son prédécesseur Boris Johnson, depuis 2017, afin d’obtenir ce statut, a salué cette annonce.

« C’est un message très clair et espérons-le, les autorités iraniennes vont réaliser que cela dure depuis trop longtemps », a-t-il dit cité par l’agence britannique Press Association. « Elles ne peuvent pas jouer comme ça avec la vie des gens ordinaires ».

– Grève de la faim –

De son côté, le député londonien Tulip Siddiq a affirmé que l’Iran a « violé de nombreux standards internationaux des droits de l’Homme », dont le refus à un procès juste pour Mme Zaghari-Ratcliffe et l’accès consulaire, ainsi que sa détention sans accès à des soins médicaux adéquats.

La protection diplomatique est un mécanisme « rarement utilisé » par lequel un Etat peut demander la protection de ses ressortissants « s’il estime que les actes d’un autre Etat leur ont causé préjudice », a précisé le Foreign Office.

Employée de la Fondation Thomson Reuters liée à l’agence de presse canado-britannique du même nom, Mme Zaghari-Ratcliffe, 40 ans, avait été arrêtée le 3 avril 2016 à l’aéroport de Téhéran en compagnie de sa fille Gabriella, après avoir rendu visite à sa famille.

Elle a été condamnée en septembre 2016 à cinq ans de prison pour participation à des manifestations en 2009 visant à renverser le régime, ce qu’elle dément. La peine a été confirmée en appel en avril 2017.

Son état s’est depuis détérioré. En janvier, son mari, Richard Ratcliffe, annonçait qu’elle avait détecté une grosseur dans la poitrine et se plaignait d’engourdissements dans les bras et les jambes.

Le même mois, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait observé une grève de la faim de trois jours, pour, selon son mari, protester contre ses conditions de détention et les pressions subies pour qu’elle devienne une espionne au service de l’Iran.

La Première ministre Theresa May avait elle aussi demandé sa libération auprès du président iranien Hassan Rohani en marge de l’assemblée générale de l’ONU à New York l’année dernière.

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