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Londres avant le Brexit et Kiev en plein « impeachment »: visite délicate pour Mike Pompeo

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rendra la semaine prochaine en Europe pour l'une de ses visites…

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo se rendra la semaine prochaine en Europe pour l’une de ses visites les plus délicates, d’abord au Royaume-Uni à la veille du Brexit puis en Ukraine en plein procès de Donald Trump dans l’affaire ukrainienne.

A Londres, où il doit arriver mercredi, il rencontrera le Premier ministre Boris Johnson pour « réaffirmer la relation spéciale » américano-britannique et « discuter de la manière d’élargir et approfondir les liens commerciaux » après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, prévue pour le 31 janvier, a annoncé vendredi le département d’Etat américain.

Donald Trump soutient avec ferveur le divorce européen voulu et mis en oeuvre par le chef de gouvernement conservateur, et lui a promis un accord commercial bilatéral « énorme » et « magnifique ». Mais les négociations s’annoncent ardues malgré la proximité affichée par le président des Etats-Unis et le dirigeant britannique.

Plusieurs points de friction entre les deux pays alliés risquent en effet de parasiter les discussions, à commencer par la décision que prendra Boris Johnson dans un dossier suivi de très près à Washington: accepter ou non la participation de l’équipementier chinois Huawei au développement de la nouvelle génération de réseau mobile 5G dans son pays.

Hasard du calendrier ou choix délibéré, cette décision épineuse est attendue la semaine prochaine, a fait savoir une source gouvernementale. Comme la visite de Mike Pompeo, qui ne ménage pas ses efforts depuis plusieurs mois pour dissuader les alliés des Etats-Unis, Royaume-Uni en tête, de laisser cet acteur chinois avoir accès à leurs infrastructures sensibles.

Washington soupçonne en effet Huawei d’espionnage potentiel, malgré les démentis du groupe et de Pékin.

– Pendant l’acquittement? –

Or le gouvernement britannique a semblé préparer le terrain ces derniers jours à un choix favorable à l’équipementier chinois, ce qui pourrait créer une nouvelle crise dans ses relations avec l’administration Trump.

La « relation spéciale » toujours vantée a en effet déjà été mise à rude épreuve depuis l’arrivée de l’ex-magnat de l’immobilier à la Maison Blanche en 2017. Dernière source de tensions en date: le refus de Mike Pompeo d’extrader une femme de diplomate américain accusée d’être responsable d’un accident mortel de la route en Angleterre.

Le département d’Etat américain a invoqué jeudi soir l’immunité diplomatique, mais le ministère britannique de l’Intérieur a déploré un « déni de justice ».

Après Londres, Mike Pompeo se rendra à Kiev, où il s’entretiendra avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky « pour souligner le soutien américain à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », selon le département d’Etat.

Cette visite, initialement prévue début janvier, avait été reportée en raison des tensions au Moyen-Orient.

Cette fois, les 30 et 31 janvier, elle aura lieu pendant le procès en destitution qui s’est ouvert au Sénat américain contre le président des Etats-Unis, justement au sujet de l’affaire ukrainienne. Si les audiences avancent au pas de charge comme souhaité par le camp présidentiel, la visite de Mike Pompeo pourrait même coïncider avec l’acquittement de Donald Trump, qui ne fait guère de doute tant la majorité républicaine au Sénat fait bloc derrière lui.

Donald Trump a été mis en accusation pour abus de pouvoir par la Chambre des représentants du Congrès américain, dominée par les démocrates. Il est accusé d’avoir gelé une aide militaire cruciale à Kiev pour obtenir de son homologue ukrainien qu’il annonce des enquêtes sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l’affronter en novembre prochain dans la course à la Maison Blanche.

Après Kiev, Mike Pompeo se rendra le 1er février à Minsk pour rencontrer le président Alexandre Loukachenko, qui dirige d’une poigne de fer le Bélarus depuis 1994, et faire progresser la normalisation des relations avec les Etats-Unis.

Il sera ensuite à Nur-Sultan auprès du président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev et son prédécesseur Noursoultan Nazarbaïev, qui reste considéré comme le véritable tenant du pouvoir.

Enfin, les 2 et 3 février, il se rendra à Tachkent où il s’entretiendra avec les dirigeants de l’Ouzbékistan et participera à une réunion ministérielle d’Asie centrale.

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