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L’ouverture du capital de la BNI et de la CNCE vise à « renforcer leurs fonds propres » (Expert)

L'ouverture du capital de la Banque nationale d'investissement (BNI) et de la Caisse nationale des chèques et d'épargne (CNCE), deux…

L’ouverture du capital de la Banque nationale d’investissement (BNI) et de la Caisse nationale des chèques et d’épargne (CNCE), deux établissements bancaires publics ivoiriens, vise à « renforcer leurs fonds propres », selon un analyste financier.La décision d’ouverture du capital, par l’Etat ivoirien, a pour but de « renforcer leurs fonds propres » eu égard aux normes de Bâle, a dit à APA un analyste financier ivoirien, qui a requis l’anonymat, indiquant que cela permet à ces établissements d’avoir « un capital en prévention ».

L’ouverture du capital de ces banques, annoncée mercredi à l’issue du Conseil des ministres, devrait, selon le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, « permettre de porter les fonds au niveau réglementaire de 10 milliards Fcfa grâce à une émission d’actions nouvelles ».

Il a fait observer que «cela sera une augmentation de 10 milliards de Fcfa », sans autres précisions. Une démarche qui devrait permettre à ces établissements bancaires de soutenir davantage les investissements publics et privés, un levier important de la croissance économique.  

La BNI dispose,  elle, d’un capital social de 20 milliards Fcfa. Ce capital représente le double du niveau réglementation bancaire au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Avec une augmentation de 10 milliards Fcfa, le tiers du capital devrait être détenu par de nouveaux actionnaires. 

Selon un rapport de la Banque mondiale, quelques problèmes existent au niveau de la CNCE. « Placée sous administration provisoire depuis 2015, (ces problèmes) demeurent car ses fonds propres restent négatifs en dépit des 35 milliards de Fcfa injectés par le gouvernement en 2016 ». 

« Le gouvernement devrait rapidement trouver une solution pour la CNCE qui représente un risque budgétaire notamment avec la mise en œuvre du plan de restructuration et de capitalisation récemment adopté », avait recommandé l’année dernière la Banque mondiale.

« Compte tenu du caractère stratégique de ces établissements nationaux de crédit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique économique de l’Etat, il a été retenu de réserver cette ouverture de capital à des structures en relation avec le secteur public », a fait savoir le porte-parole du gouvernement.

Cette opération, mentionne-t-il, « permettra par ailleurs pour le cas spécifique de la CNCE (Caisse nationale des chèques et d’épargne), de renforcer le plan de restructuration en cours pour le rétablissement de l’équilibre financier de cette banque ».

Le gouvernement ivoirien a entamé depuis quelques années le processus de cession de ses parts dans des établissements bancaires. Début juillet 2017, l’Etat a cédé 841.500 actions représentant 10% de ses actions dans le capital de Nsia Banque sur le marché boursier régional (Brvm).     

L’Etat ivoirien a par ailleurs engagé la privatisation de Versus Banks (publique). La banque d’affaires Rothschild & Cie, l’un des plus grands acteurs de la fusion-acquisition en France, a obtenu un mandat pour la cession des actifs.  

Le marché financier ivoirien a connu en 2016 une progression grâce à l’extension des crédits octroyés au secteur privé et public, mais certains signes de fragilité sont apparus. Fin 2016, sept banques sur 23, représentant 4% des actifs du système, n’observaient pas le ratio minimum de fonds propres, selon la Banque mondiale. 

Avec l’introduction des normes de Bâle ll et lll, les banques ont désormais l’obligation de couvrir en plus du risque de crédit, les risques de marché, les risques opérationnels et de liquidité. Les banques devraient renforcer leurs fonds propres pour respecter le seuil de concentration de risques qui ne doit pas dépasser 75% (ratio Bceao).    

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