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Lutte contre les psychotropes : l’ONG Jamra appelle l’Etat à plus de fermeté

Le vice-président de l'ONG Jamra, Mame Makhtar Guèye, a fait part à l'Agence de presse africaine (APA) de son souhait…

Le vice-président de l’ONG Jamra, Mame Makhtar Guèye, a fait part à l’Agence de presse africaine (APA) de son souhait de voir le chef de l’Etat Macky Sall faire preuve de fermeté pour lutter efficacement contre la « démocratisation » de l’alcool et d’autres produits psychotropes qui sont entre autres des facteurs de la recrudescence de la violence au Sénégal.« Le président de la République ne peut pas avoir la prétention de combattre l’insécurité, la violence et les crimes s’il n’attaque pas le problème à la racine. Pour ce faire, il doit réglementer davantage la vente des produits alcoolisés au détail et redoubler de vigilance par rapport aux narcotrafiquants », a soutenu Mame Makhtar Guèye qui était l’invité du Grand Oral d’APA.

Pour le vice-président de l’ONG Jamra, « quand on n’est pas lucide, on devient un danger ambulant et un bois mort pour son pays. Ce manque de lucidité est dû en partie à la facilité avec laquelle les jeunes peuvent acquérir des substances psychotropes ou de l’alcool ».

Dans sa mission d’alerte, l’ONG Jamra a effectué un recensement des débits de boissons alcoolisées dans la populeuse commune de Grand-Yoff (département de Dakar). « Dans nos investigations, nous nous sommes rendus compte que le record de bars a été battu par Grand-Yoff avec 431 débits autorisés ou clandestins », a indiqué M. Guèye.

Il a précisé que l’ONG Jamra, dans le cadre de cette étude, a bénéficié de « l’aide de deux Conseillers municipaux qui ont mis à (leur) disposition une vingtaine de jeunes ayant reçu chacun 5000 F CFA ».

Selon Mame Makhtar Guèye, « les vendeurs qui sont en règle ne se cachent pas et sont généralement en bordure de route avec une enseigne mais c’est l’infime minorité. L’écrasante majorité des débits de boissons alcoolisées se trouve dans les maisons ».

L’islamologue a, par ailleurs, magnifié le travail des services du ministère de l’Intérieur qui « sont allés à Grand-Yoff et ont réussi à fermer pas moins de 50 bars à 90% clandestins ». Toutefois, le vice-président de l’ONG Jamra a demandé au ministre Aly Ngouille Ndiaye de rester sur ses gardes puisque « des bars clandestins, fermés lors de l’opération coup de poing, sont en train de renaître de leurs cendres ».

Regrettant profondément les ravages de l’alcool au Sénégal avec notamment le « Jakarta » qu’il surnomme le « whisky du pauvre », Mame Makhtar Guèye a appelé les autorités à intensifier leurs actions en vue de redresser Grand-Yoff considérée comme une « zone rouge » par les forces de sécurité.

A en croire l’ancien président du Conseil d’administration du Cices (Centre international du commerce extérieur du Sénégal), « dans cette commune, il y a de nombreux jeunes, le chômage et donc le désœuvrement. Il se passe rarement une semaine sans que la police n’ait à intervenir pour séparer des ivrognes, rarement un mois sans que le sang n’ait coulé aux abords d’un bar ».

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