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Mali: protestation à Bamako devant le nouveau QG de la force du G5 Sahel

Des habitants de Bamako ont entamé mercredi un sit-in de 48 heures pour protester contre l'installation dans la capitale malienne…

Des habitants de Bamako ont entamé mercredi un sit-in de 48 heures pour protester contre l’installation dans la capitale malienne du nouveau quartier général de la force conjointe antijihadiste de l’organisation régionale G5 Sahel, a constaté un correspondant de l’AFP.

Le quartier général de cette force lancée en 2017 par le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) à Sévaré, dans le centre du Mali, a été frappé le 29 juin 2018 par une attaque jihadiste et déménagé par la suite à Badalabougou, un quartier de Bamako.

Après avoir barré la route menant au QG, situé au pied d’une colline, les manifestants ont installé une habitation de fortune devant l’entrée.

« Nous ne voulons pas du G5 ici. Leur objectif est de lutter contre les terroristes. Ils n’ont qu’à prendre la direction du nord du Mali, et non rester à Bamako », a déclaré à l’AFP Mariam Keïta, représentante des femmes de militaires maliens, et l’une des organisatrices du sit-in.

« Il faut que les militaires du G5 partent au front. Ils ne doivent pas rester ici », a affirmé de son côté Maïmouna Kanté, veuve d’un militaire tué dans le nord du Mali.

Ousmane Traoré, responsable d’une association de jeunes du quartier co-organisatrice du rassemblement, a indiqué craindre que la présence de ce QG n’y attire des attentats, comme celui de Sévaré en juin. « Ici nous ne sommes que des civils. Et s’il y a des attentats, les victimes seront des civils », a-t-il affirmé à l’AFP.

Dans son dernier rapport sur cette force, publié le 6 mai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres fait état de la signature d’un accord avec les autorités maliennes « par lequel un siège provisoire a été mis à la disposition de la force conjointe au mess des officiers à Badalabougou ».

« Au 18 mars, 75 % des membres des contingents étaient déployés », selon M. Guterres, ajoutant que « des contributions d’un montant d’environ 430 millions d’euros ont été annoncées à l’appui de la force conjointe ».

Bien que le budget de cette force de 5.000 hommes ait été bouclé lors de réunions de donateurs internationaux, les fonds tardent à arriver et empruntent des canaux multiples, à la fois multilatéraux et bilatéraux.

En deux ans, elle a mené une série d’opérations, sans réel impact sur le terrain, où elle n’a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.

Le G5 Sahel a été créé en 2014 à Nouakchott où est basé son secrétariat.

Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, souvent mêlées à des conflits intercommunautaires, il a réactivé en 2017 avec l’appui de la France, son projet de force conjointe, initialement lancé en 2015.

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