La sécurité du Mali, après avoir été au centre de la campagne électorale, a hanté ce dimanche jour de vote de l’élection présidentielle l’esprit de tous les Maliens qui se sont rendus ou non aux urnes à Bamako, la capitale.« Dès à présent, je demande au vainqueur de cette présidentielle d’œuvrer pour la restauration de la paix et de la stabilité », a martelé Kandé Keita, après avoir voté au bureau de l’Ecole AB dans le quartier de Sébénicro.

La requête de ce citoyen résume celle de presque tous ses compatriotes car depuis l’éclatement de guerre dans le Nord du Mali en 2012, l’Etat central a perdu le contrôle total de la région. Dans le centre du pays, notamment à Mopti qui est un grand vivier électoral avec plus de deux millions de potentiels électeurs, le climat d’insécurité est très précaire.

Cette situation lourde de menaces explique pourquoi les différents candidats dans le cadre de la campagne électorale ont rivalisé de slogans du genre « Sauvons le Mali », « Redonner le Mali aux Maliens », Restaurons l’espoir », «La Nouvelle indépendance », etc.

De l’avis de Docteur Bréma Ely Dicko, chef du département de sociologie et d’anthropologie de l’Université des Lettres et Sciences humaines de Bamako, « ces slogans traduisent un état de crise profonde (…) au début des violences, seule la région nord était affectée mais aujourd’hui, c’est tout le Mali qui vit cette situation de crise sécuritaire ».

Ainsi, pour les Maliens dont plus de huit millions étaient appelés aux urnes ce dimanche pour désigner leur futur président parmi 24 prétendants dont le président sortant, l’un des premiers défis du vainqueur sera de s’attaquer à la question liée à la sécurité et à la stabilité du pays.