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Maria Pacôme, une comédienne à l’exubérance hors du commun

Maria Pacôme, morte samedi à l'âge de 95 ans, était l'une des comédiennes les plus connues du théâtre de boulevard…

Maria Pacôme, morte samedi à l’âge de 95 ans, était l’une des comédiennes les plus connues du théâtre de boulevard où, avec une exubérance hors du commun, elle a longtemps joué des rôles de bourgeoises excentriques.

Lasse d’être cantonnée dans ce genre de rôle, elle s’était lancée, à la fin des années 70, dans l’écriture, rédigeant sept pièces dont « On m’appelle Emilie », « Les seins de Lola », « Les désarrois de Gilda Rumeur » et sa plus récente (2002), « L’éloge de ma paresse ».

Née le 18 juillet 1923 à Paris, Simone Pacôme de son vrai nom a une jeunesse difficile pendant la guerre à Paris. Son père, militant communiste est déporté à Buchenwald, son frère aîné est fusillé par les Allemands. Elle subsiste en étant vendeuse dans un magasin de chaussures.

Elle s’inscrit au cours Simon et rencontre le comédien Maurice Ronet qu’elle épouse en 1950. De leur union naîtra un fils, François, qui deviendra lui-même acteur.

Elle même ne commence sa carrière de comédienne que six ans plus tard, après son divorce d’avec Maurice Ronet.

Elle accède à la notoriété en 1958 avec « Oscar », de Claude Magnier, qu’elle crée avec Pierre Mondy et Jean-Paul Belmondo et qu’elle reprendra en 1971 avec Louis de Funès. Sa carrière est lancée et les succès populaires se multiplient.

Maria Pacôme interprète notamment « N’écoutez pas, Mesdames » (1962) de Sacha Guitry, « Interdit au public » (1967) de Jean Marsan, « Les grosses têtes » (1969) de Michel Serrault et Jean Poiret, « Le noir te va si bien » (1972) de Saul O’Hara, « Joyeuses Pâques » (1980) de Jean Poiret, encore.

A la fin des années 70, elle en a « assez de jouer les bourgeoises exubérantes du style Neuilly-Auteuil-Passy » et rejette « cette étiquette de snob excentrique ».

– Mémorable dans « La Crise » –

Elle-même se définit plutôt comme « une inquiète insouciante » qui « aime furieusement la vie ». Bien que « fieffée paresseuse », selon ses propres termes, Maria Pacôme prend la plume pour écrire des pièces au rythme enlevé dont elle est l’une des interprètes. Sa dernière oeuvre, « L’éloge de ma paresse », a été créée en décembre 2002 à Paris et sera reprise en 2004.

Cette joyeuse dépensière, amatrice de voitures rapides, qui reconnaît avoir parfois accepté n’importe quoi pour de l’argent, a également été un visage familier au cinéma, le plus souvent dans des comédies.

Elle a joué dans « Les tribulations d’un Chinois en Chine » (Philippe de Broca, 1965) où elle retrouvait Jean-Paul Belmondo, « Tendre voyou » (Jean Becker, 1966), « Le distrait » (Pierre Richard, 1970), « Les sous-doués » (Claude Zidi, 1980). Et a effectué un retour remarqué en 1992 dans « La crise » de Coline Serreau.

Incarnant dans ce film la mère de Vincent Lindon, elle brille dans une scène restée mémorable où elle s’énerve contre lui (« Tes problèmes je m’en fous »).

Un dialogue devenu culte qui a immortalisé une voix désormais reconnaissable entre mille, pour celle qui en 2001, à près de 80 ans, rêvait cependant toujours d' »un très beau rôle au cinéma ».

La comédienne a également connu le succès à la télévision, notamment dans « Un chapeau de paille d’Italie », « Ca commence à bien faire! » et dans la série « Dr Sylvestre ».

Après avoir publié son autobiographie en 2007 « Maria sans Pacôme », c’est au théâtre qu’elle finit par revenir une dernière fois l’année suivante, aux côtés de Jean Piat dans « La Maison du lac », un grand succès de Broadway des années 70, surtout connu pour son adaptation au cinéma en 1981 avec Henry Fonda et Katharine Hepburn.

Dans cette pièce relatant l’amour au crépuscule de la vie, elle avait accepté de relever au pied levé la comédienne Danielle Darrieux.

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