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Maroc : Le festival du film documentaire sur la culture et l’histoire sahraouie s’invite à la prison Laâyoune

Les détenus de la prison civile de Laayoune, chef-lieu des provinces du sud du Maroc, ont été, samedi, invités à…

Les détenus de la prison civile de Laayoune, chef-lieu des provinces du sud du Maroc, ont été, samedi, invités à un rendez-vous inédit qui les a fait sortir de leur univers clos pour s’ouvrir sur le 7ème art et côtoyer des stars du cinéma marocain.Par Hicham Alaoui

Première du genre, cette initiative, organisée par le Centre Cinématographique Marocain (CCM) en marge du festival de la 5ème édition du festival du film documentaire sur la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani, qui se tient à Laayoune du 19 au 22 décembre, a permis aux détenus du pénitencier local de la ville d’être les spectateurs du film « Korsa », réalisé par Abdallah Ferkouss.

Le moment fort de cet événement était sans nul doute la présence de stars du grand écran en l’occurrence Mohamed Khouyi, Azelarab Kaghat et Bouchra Ahrich, qui a joué le rôle principal dans le long-métrage projeté.

C’est ainsi qu’un vibrant hommage a été rendu à ces grands acteurs connus des téléspectateurs et qui se sont illustrés dans divers rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision, sous les applaudissements et l’excitation palpable des détenus de la prison.

Des prix leur ont été remis à cette occasion, qui coincide avec la célébration de la journée nationale du détenu qui vise à sensibiliser davantage la société marocaine à la nécessité d’œuvrer pour la réinsertion sociale et professionnelle des détenus en vue de préserver leur dignité et de les préparer à mieux assumer leurs responsabilités personnelle, familiale et sociale en les faisant bénéficier de programmes d’éducation et de formation et en leur apprenant des métiers pouvant leur assurer une vie décente.

Visiblement émus, ces cinéastes talentueux ont tenu à remercier le CCM qui a initié cette rencontre avec les pensionnaires de la prison, laquelle s’inscrit dans le cadre d’une convention signée en 2018 entre le CCM et la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), soulignant que le cinéma permet de changer le comportement des personnes, de se tourner vers l’avenir et d’éviter de récidiver et de retomber dans la criminalité.

« Éprouver de la compassion pour ceux qui souffrent d’absence de liberté peut être ce geste qui aidera le prisonnier à qui on rendra visite à se relever et à prendre un autre chemin de vie », ont-ils lancé à l’adresse des détenus présents dont la majorité des mineurs.

Commentant cette initiative humaniste, le Directeur de la prison locale de Laayoune, Hassan Bachir a indiqué que cette action intervient dans le cadre des activités culturelles organisées du 9 au 20 décembre par cet établissement pénitencier à l’occasion de la célébration des journées nationales du détenu.

Ces activités, qui ont vu la participation de 140 détenus, dont 66 mineurs et 13 femmes, reflètent le climat de fraternité et de convivialité qui lient les pensionnaires de l’espace carcéral et leur environnement extérieur, a-t-il déclaré à APA, ajoutant que cette initiative permet l’humanisation des conditions d’incarcération et la préparation des détenus à la réinsertion.

Une initiative louable que le CCM compte perpétuer au profit des détenus chaque fois qu’un festival du cinéma est organisé, l’objectif étant d’associer les pensionnaires des prisons aux activités culturelles éducatives et de les faire participer à la vie sociale, une action qui se veut porteuse de sens pédagogique, de raffermissement de la relation avec le monde extérieur et partant de contribuer à la préparation du détenu à une réinsertion aisée dans les tissus économique et social.

Revenant au film « Korsa » projeté à cette occasion, il relate l’histoire du propriétaire (Maati) d’un corbillard, chargé par une famille de transporter le corps de leur proche de la ville de Marrakech à celle de Tétouan (Nord) pour son inhumation suite à son testament.

Accompagné par sa femme enceinte, Maati va faire face à des événements tragi-comiques et des situations contradictoires au cours de ce voyage. Le couple s’aperçoit de la cupidité et l’égoïsme de la famille du défunt qui n’ont pour but que le partage de l’héritage.

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