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Maroc: une pétition déposée au Parlement pour l’abrogation de lois « liberticides »

Un collectif marocain a déposé une pétition auprès du Parlement pour demander à ce que "toutes les infractions pénales portant…

Un collectif marocain a déposé une pétition auprès du Parlement pour demander à ce que « toutes les infractions pénales portant sur les libertés individuelles » soient retirées du Code pénal marocain, a-t-il annoncé vendredi.

« Nous venons de déposer une pétition auprès de notre Parlement (…) où nous proclamons haut et fort : l’Amour n’est pas un crime », indique dans un communiqué le collectif des « hors-la-loi », qui compte parmi ses membres fondateurs les écrivaines Leila Slimani et Sonia Terrab.

La pétition a été mise en ligne sur le site « collectif490 », en référence à l’article 490 du code pénal marocain qui punit « d’emprisonnement d’un mois à un an toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles’.

Le collectif s’est formé pour protester contre l’arrestation fin août de la journaliste Hajar Raissouni pour « avortement illégal » et « sexe hors mariage ». Elle a été condamnée fin septembre à un an de prison ferme avant d’être graciée par le roi Mohammed VI.

La pétition doit recueillir un minimum de 5000 signatures de personnes inscrites sur les listes électorales pour être prise en compte et discutée au Parlement.

« Nous avons aussi reçu des centaines de témoignages attestant de la difficulté d’être et de s’épanouir dans ce pays, en premier lieu à cause de ces lois », lit-on dans le communiqué accompagnant la pétition.

« Des jeunes des quatre coins du royaume nous ont écrit pour nous raconter le harcèlement dont ils ont été victimes, des femmes nous ont relaté l’humiliation et les paroles offensantes qu’elles ont subies », est-il souligné.

Alors qu’un projet de réforme du code pénal est en cours d’examen au Parlement, plusieurs ONG de défense des droits humains ont appelé les députés à abroger des lois jugées liberticides, en phase avec l’évolution de la société.

Le Conseil national des droits humains (CNDH, officiel) a récemment adressé du Parlement un mémorandum dans lequel il « plaide pour un code pénal qui protège les libertés ».

« Les lois portant atteinte à la vie privée et à la liberté de conscience doivent être abrogées », a estimé mercredi l’ONG Human rights watch, en écho aux recommandations « novatrices » et « audacieuses » du CNDH.

En 2018, la justice marocaine a poursuivi 14.503 personnes pour débauche, 3.048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements, selon les chiffres officiels.

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