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Maros Sefcovic: un commissaire européen en lice pour la présidence slovaque

Maros Sefcovic, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle slovaque, arrivé deuxième au premier tour samedi, est depuis longtemps…

Maros Sefcovic, candidat du parti au pouvoir à la présidentielle slovaque, arrivé deuxième au premier tour samedi, est depuis longtemps commissaire européen et diplomate de carrière passionné par le sport.

Bien qu’indépendant, ce vice-président de la Commission européenne âgé de 52 ans bénéficie du soutien du parti populiste au pouvoir Smer-SD ce qui lui garantit un certain nombre de voix, mais peut aussi éloigner les critiques du gouvernement.

La coalition tripartite au pouvoir a été frappée par l’affaire du meurtre du journaliste d’investigation Jan Kuciak et de sa fiancée Martina Kusnirova abattus par balles début 2018.

Le journaliste était sur le point de publier un rapport sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne ainsi que sur des fraudes autour des fonds européens.

Le double meurtre et l’enquête explosive de Kuciak, publiée à titre posthume, ont plongé le pays dans une crise, suscitant des inquiétudes sur la liberté des médias et la corruption.

La vague d’indignation et des manifestations de rue ont provoqué la démission du Premier ministre Robert Fico qui reste cependant le chef de Smer-SD et proche allié de l’actuel Premier ministre Peter Pellegrini.

Selon les experts, cela met Sefcovic dans une situation difficile.

« Il ne peut pas prendre parti pour ceux qui soutiennent la démocratisation, car il bénéficie du soutien de ceux qui ont causé ces problèmes », a déclaré à l’AFP Grigorij Meseznikov, analyste basé à Bratislava.

– Cadeau prémonitoire –

M. Sefcovic avait refusé la candidature à la présidence l’an dernier, mais avait finalement accepté de se présenter en janvier après que le ministre des Affaires étrangères Miroslav Lajcak avait refusé l’offre de Smer-SD.

« Avec ma candidature, je veux rendre à mon pays ce qu’il m’a apporté », a-t-il déclaré lors d’un débat télévisé.

Né et élevé à Bratislava, Sefcovic avait 12 ans lorsque son père lui donna un livre sur la diplomatie pour Noël.

« C’est avec enthousiasme que j’ai lu comment Lord Essex avait voyagé en Afghanistan pour faire face aux crises locales », se souvient Sefcovic sur son site internet.

Il a fait des études à l’Université économique de Bratislava et à l’Institut d’État des relations internationales de Moscou.

Ancien membre du parti communiste, il estime que « la Russie n’est pas une menace. La Russie est un défi stratégique ».

Au long de sa carrière, il a occupé plusieurs postes diplomatiques, dont celui d’ambassadeur en Israël. Il parle couramment l’anglais, le français et le russe et comprend l’allemand.

Membre de la Commission européenne depuis 2009 et un des ses vice-présidents depuis 2014, Sefcovic est un pro-européen qui estime cependant que la Slovaquie doit conserver certains pouvoirs de décision.

« Nous devons être en mesure de décider du type d’impôts que nous payons ou des personnes qui seront invitées en Slovaquie en matière de migration », a-t-il déclaré récemment.

Bien que politicien chevronné, Sefcovic est relativement inconnu dans son pays et n’a pas d’expérience du pouvoir en Slovaquie, selon les experts.

– Diplomatie sportive –

Se présentant sous le slogan « Toujours pour la Slovaquie », M. Sefcovic a promis de renforcer les avantages sociaux pour les personnes âgées et les jeunes familles, de renforcer la politique industrielle et de revitaliser le secteur agricole.

S’il est élu, il s’est engagé à ouvrir, à raison de quelques heures par mois, son bureau pour tous les habitants.

M. Sefcovic est également connu pour son large sourire qui lui a valu bien des mèmes et le surnom de « PrésiDENT » dans les réseaux sociaux.

Passionné de sport, ayant couru sur piste à l’adolescence et joué au volleyball à l’université, il passe encore 90% de son temps libre à faire du sport.

« Aujourd’hui, il s’agit principalement de tennis, de fitness, de vélo et de ski », a-t-il déclaré récemment.

L’année dernière, il a grimpé le sommet du Tazky, à 2.520 mètres d’altitude, dans les monts Tatras, en Slovaquie, et a publié des photos de lui-même en train de faire du rafting.

Il utilise même le jargon sportif pour parler de ses projets politiques.

« Je souhaite que la Slovaquie continue à jouer dans la Ligue des champions européenne en ce qui concerne l’UE », a-t-il déclaré quelques jours avant le vote.

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