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Menaces et appels à la retenue après la mort en Irak d’un général iranien dans un raid américain

La mort du général iranien Qassem Soleimani, figure clé de l'influence de la République islamique au Moyen-Orient, tué dans un…

La mort du général iranien Qassem Soleimani, figure clé de l’influence de la République islamique au Moyen-Orient, tué dans un raid américain tôt vendredi à Bagdad, a suscité l’inquiétude à travers le monde, les principales chancelleries appelant au calme pour éviter une « escalade », alors que Téhéran promet des représailles.

– Condamnations et menaces de représailles –

Iran

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis de « venger » la mort de Qassem Soleimani, responsable de la force Al-Qods, en charge des opérations extérieures de l’Iran, et décrété un deuil national de trois jours.

« Il n’y a aucun doute sur le fait que la grande nation d’Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l’Amérique criminelle pour cet horrible meurtre », a promis le président Hassan Rohani.

Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a évoqué un « acte de terrorisme international des Etats-Unis ».

Irak

Le président Barham Saleh a appelé « tout le monde à la retenue », tandis que le Premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi a estimé que le raid américain allait « déclencher une guerre dévastatrice en Irak ».

« L’assassinat d’un commandant militaire irakien occupant un poste officiel est une agression contre l’Irak, son Etat, son gouvernement et son peuple », a souligné M. Abdel Mahdi. Un responsable irakien, Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrée à l’Etat irakien, a été tué dans l’attaque qui a coûté la vie au général Soleimani.

Le grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire de la politique irakienne, a qualifié dans son sermon du vendredi d' »attaque injustifiée » l’assassinat de Qassem Soleimani et d’Abou Mehdi al-Mouhandis.

Liban

Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, grand allié de l’Iran, a promis vendredi « le juste châtiment » aux « assassins criminels » responsables de la mort du général iranien.

Palestiniens

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants, a condamné la frappe américaine contre Qassem Soleimani, « l’un des plus éminents chefs de guerre iraniens », la qualifiant de « crime américain qui accroît les tensions dans la région ».

Syrie

Le pouvoir syrien a dénoncé une « lâche agression américaine », y voyant une « grave escalade » pour le Moyen-Orient, selon l’agence officielle Sana.

Yémen

Les rebelles yéménites Houthis, soutenus par Téhéran, ont appelé à des « représailles rapides et directes ».

– Réactions aux Etats-Unis –

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a affirmé que les Etats-Unis souhaitaient la « désescalade » après la mort du général Qassem Soleimani, ordonnée par le président Donald Trump « en réponse à des menaces imminentes pour des vies américaines ». Selon lui le militaire iranien préparait une « action d’envergure » menaçant des « centaines de vies américaines ».

Le général Soleimani « n’a eu que ce qu’il méritait », a commenté le sénateur républicain Tom Cotton, tandis que le conseiller déchu de Donald Trump à la sécurité nationale, John Bolton, a salué « un coup décisif contre les activités malveillantes de la Force Al-Qods de l’Iran dans le monde entier ».

Mais pour la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, l’attaque contre Soleimani représente « une escalade dangereuse dans la violence ».

« Le président Trump vient de jeter un bâton de dynamite dans une poudrière, et il doit au peuple américain une explication », a aussi dénoncé l’ancien vice-président Joe Biden, en lice pour la primaire démocrate en vue de l’élection présidentielle de novembre.

– Soutien israélien –

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que les Etats-Unis avaient le « droit » de « se défendre ».

« Qassem Soleimani est responsable de la mort de citoyens américains et d’autres innocents et planifiait de nouvelles attaques », a-t-il assuré.

– Appels au calme –

Russie

La Russie a mis en garde vendredi contre les conséquences de cette opération américaine « hasardeuse » qui va se traduire par un « accroissement des tensions dans la région », selon le ministère russe des Affaires étrangères.

Pour le président de la Commission des Affaires internationales de la Douma, Konstantin Kosachev, « des représailles vont certainement suivre ».

Union européenne

« Le cycle de violence, de provocations et de représailles doit cesser » en Irak, a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, pour qui « trop d’armes et trop de milices ralentissent le processus vers un retour à une vie normale pour les citoyens irakiens »

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a appelé « toutes les parties à la désescalade ».

Paris a réagi dans ce sens, la secrétaire d’État aux Affaires européennes Amélie de Montchalin soulignant que la France cherchait à créer « les conditions d’une paix en tout cas d’une stabilité ».

L’Allemagne a aussi exprimé sa « grande inquiétude », la porte-parole de la chancellerie Ulrike Demmer appelant à la recherche de solutions « par la voie diplomatique ».

Chine

Un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, a affirmé que Pékin demandait « à toutes les parties concernées, en particulier aux Etats-Unis, de garder leur calme et de faire preuve de retenue afin d’éviter une nouvelle escalade des tensions ».

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