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Mort en Afrique du Sud du célèbre mercenaire Mike Hoare, à l’âge de cent ans

Il était l'un des plus célèbres "chiens de guerre", ces mercenaires occidentaux impliqués dans de nombreux conflits en Afrique dans…

Il était l’un des plus célèbres « chiens de guerre », ces mercenaires occidentaux impliqués dans de nombreux conflits en Afrique dans les années 1960 et 1970: le Britannique Mike Hoare est mort dans son sommeil à l’âge de cent ans, a annoncé lundi sa famille.

Surnommé « Mad Mike », il a survécu à ses anciens compagnons d’armes, les « Affreux », comme ils étaient surnommés, qui ont contribué à ensanglanter l’Afrique au moment de la décolonisation, le Français Bob Denard ou le Belge Jean Schramme. Il est décédé dimanche, en Afrique du Sud, où il vivait.

Né en 1919 en Inde de parents irlandais, il a fait ses études de comptabilité en Grande-Bretagne. Engagé dans l’armée britannique au début de la Seconde guerre mondiale, il combat comme officier en Birmanie et en Inde.

Anticommuniste fervent, il émigre en 1948 en Afrique du Sud.

« Le célèbre aventurier et soldat de fortune, le lieutenant-colonel ‘Mad Mike’ Hoare est mort dans son sommeil et dans la dignité à l’âge de cent ans, dans un établissement de soins à Durban, le 2 février 2020 », a annoncé sa famille dans un communiqué.

« Il a vécu selon les préceptes de sa propre philosophie, qui voulait qu’on retire davantage de la vie en s’exposant au danger et c’est d’autant plus remarquable qu’il ait vécu plus de cent ans », a souligné son fils, Chris, dans ce texte.

Beaucoup de personnes le décrivaient comme « un officier et en gentleman », selon la formule consacrée, mais « peu nombreux étaient ceux qui savaient qu’il était aussi un peu pirate », a-t-il ajouté.

Mike Hoare était devenu célèbre dans les années 1960, lorsqu’il avait dirigé au Congo belge devenu indépendant (aujourd’hui la République démocratique du Congo) une unité combattant pour l’indépendance du Katanga, puis lorsqu’il avait pris la tête d’un commando baptisé « les oies sauvages » (du nom des mercenaires irlandais du XVIIIe siècle), chargé d’écraser une rébellion pro-communiste.

« Tuer des communistes, c’est comme tuer de la vermine », aurait-il confié à des journalistes.

« Mes hommes et moi, nous avons tué entre 5.000 et 10.000 rebelles congolais au cours des 20 mois que nous avons passé sur place. Mais ce n’est pas assez: il y a vingt millions de Congolais, vous savez, et j’estime que la moitié d’entre eux étaient des rebelles ».

Son histoire avait inspiré le film du même nom, sorti en 1978, avec notamment Richard Burton, Roger Moore et Richard Harris. Il avait d’ailleurs participé au tournage comme conseiller technique.

En 1981, Mike Hoare avait commandé un groupe de mercenaires qui projetait un coup d’Etat pro-occidental aux Seychelles. La tentative avait échoué et les mercenaires avaient détourné un avion de la compagnie Air India, à bord duquel ils avaient regagné l’Afrique du Sud.

Là, il avait été jugé et condamné à dix ans de prison pour piraterie aérienne. Il avait été libéré en 1985.

Après avoir vécu près de vingt ans en France, il était retourné vivre en Afrique du Sud. Il était père de cinq enfants.

Mike Hoare était le dernier représentant du mercenariat à l’ancienne, agissant le plus souvent secrètement pour le compte de leurs gouvernements, bien différent des puissantes multinationales de sécurité actuelles.

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