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Mouvements anti-Biya et enlèvement du leader de l’opposition en Une des journaux camerounais

Les violentes manifestations contre le président de la République, Paul Biya à Genève (Suisse), en fin de semaine mais aussi…

Les violentes manifestations contre le président de la République, Paul Biya à Genève (Suisse), en fin de semaine mais aussi le bref enlèvement du leader du Front social démocratique (SDF, opposition), Ni John Fru Ndi par des hommes armés, occupent l’essentiel des contenus des journaux camerounais parus lundi, reléguant au second plan les sujets à caractère économique.Qu’est-ce qui s’est réellement passé, samedi dans la métropole économique suisse, entre la police genevoise et des Camerounais de la diaspora venus «déloger» le chef de l’État de l’hôtel Intercontinental ? Le Jour, à travers une revue des journaux helvétiques, a reconstitué les affrontements. 

C’était une scène de guerre civile, répond en écho Le Messager, alors que son confrère Mutations, sous le titre «La douche helvétique», indique que les forces de sécurité de ce pays ont tenu les manifestants à bonne distance, des dispositions ayant été prises pour que la manifestation de samedi dernier se déroule à au moins 500 mètres du palace où le couple présidentiel se trouve en séjour privé.

On a assisté à un spectacle ubuesque qui déshonore le pays, soupire Intégration : des Camerounais protestant bruyamment contre la présence de leur chef d’État à l’hôtel Intercontinental de Genève, avec à la clé des échauffourées qui tournent à l’affrontement.

La sécurité et les soutiens de Paul Biya étaient aux abonnés absents, constate Défis Actuels : la scène des affrontements entre les manifestants de la «Brigade anti-sardinards» (BAS) et quelques éléments de la sécurité présidentielle a laissé, plus que dubitatifs, la très grande majorité des experts en sécurité et même les simples observateurs.

Il n’en demeure pas moins, fait observer L’Essentiel, que «le commando de Genève» a lamentablement échoué dans sa tentative de faire expulser le couple Biya de l’hôtel Intercontinental. Reporter Hebdo, lui, évoque carrément l’échec d’un coup d’État en Suisse.

C’était une tentative d’assassinat perpétrée contre le président Biya, affirme, chez Essingan, l’ex-commissaire de police Junior Zogo, exilé en Europe et ancien compagnon de lutte de ceux qu’il qualifie aujourd’hui de «horde d’intégristes».

«Les manifestations violentes organisées par le groupuscule dénommé ‘’BAS » sont l’illustration des méthodes de cette organisation, qui ne cesse de multiplier les provocations politiques. Elle a profité de la visite du président Paul Biya à Genève pour se signaler. Cette organisation se caractérise essentiellement par son sectarisme et son fanatisme, et a des dispositions pré-terroristes. Il ne lui manque que les moyens pour passer à ce seuil», confirme, dans les colonnes du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, le politologue Mathias Éric Owona Nguini.

Le mouvement d’activistes d’une partie de la diaspora, analyse Repères, se proposait de mobiliser jusqu’à 20.000 manifestants contre la présence de M. Biya à l’hôtel Intercontinental, une manifestation n’a finalement rassemblé que quelque 250 personnes, qui ont rencontré la police sur leur chemin.

«Brigade anti-sardinards : qui sont-ils ?» s’interroge Le Jour. Selon la publication, ce groupe s’en prend à tous ceux qui, de près ou de loin, apportent leur soutien au pouvoir de Yaoundé.

Le même journal, sans transition, passe au kidnapping du leader du SDF par des séparatistes anglophones : en attendant qu’il s’exprime personnellement sur le sujet, le mystère demeure sur l’identité de ses ravisseurs, en même temps qu’on s’interroge sur l’absence, dans les zones sous conflit, de mesures de sécurité autour du patron de l’opposition parlementaire.

Ni John Fru Ndi réapparaît, après un deuxième kidnapping de suite, constate L’Essentiel au moment où le concerné, lui-même, raconte sa deuxième nuit avec les «Amba Boys», du nom donné aux activistes de la république autoproclamée d’Ambazonie.

Fru Ndi, rapporte The Guardian Post, a résisté pendant 30 heures à la pression de ses ravisseurs, qui exigeaient qu’il ordonne la démission en bloc de ses parlementaires et conseillers municipaux.

C’est un climat de terreur, régnant dans la région du Nord-Ouest, que décrit The Guardian Post au sujet de cet enlèvement alors que l’opposant, dans les colonnes de The Post, décrit des ravisseurs méchants et hostiles : «On m’a traîné sur le sol depuis la table à manger à travers le salon, juste devant la porte comme si j’étais un cochon ou fanfaron. Cet acte honteux s’est produit devant mes enfants.»

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