Les élections municipales attendues au printemps 2020 aiguisent déjà les appétits à Paris, particulièrement au centre de l’échiquier. Revue de détail.
* A GAUCHE: HIDALGO CANDIDATE A SA SUCCESSION
La maire sortante Anne Hidalgo ne cache pas son envie d’un second mandat. « En 2020, je vais (…) construire une alliance citoyenne sur (trois) enjeux »: l’attractivité de la capitale, l’écologie et la solidarité, annonçait-elle dans Libération en mars.
Pour mener à bien cette candidature, « il faut un rassemblement large avec les forces politiques de la majorité actuelle (PCF, EELV, PS et des macronistes, NDLR) et la société civile », estime un de ses proches, le sénateur de Paris Rémi Féraud.
Si certains, comme le premier adjoint Bruno Julliard, ont pu juger possible une alliance avec LREM au premier tour, cette hypothèse est désormais écartée, par M. Féraud comme par M. Julliard lui-même.
Les communistes pourraient en revanche s’entendre dès le premier tour avec Mme Hidalgo. Même chose pour EELV, qui présente habituellement un candidat à Paris, mais laisse ouverte la possibilité d’un accord.
Mme Hidalgo affrontera sur sa gauche l’unique conseillère de Paris LFI, Danielle Simonnet, qui pourrait lui tailler des croupières notamment dans le Nord-Est parisien.
* AU CENTRE: GRIVEAUX CONCURRENCÉ
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux s’est tôt placé dans la course à la mairie de Paris. Multipliant les piques à l’égard de Mme Hidalgo, il a indiqué à Paris Match qu’il donnerait sa décision au « printemps 2019 ».
Un comité de pilotage pour préparer la campagne des municipales à Paris a été récemment mis en place, « fait par Griveaux et pour Griveaux », selon un responsable de LREM à Paris.
Mais le secrétaire d’Etat, dont les détracteurs fustigent « l’arrogance », doit affronter d’autres candidatures issues des rangs de LREM ou proches d’elles.
Le secrétaire d’Etat Mounir Mahjoubi n’a rien exclu lundi sur BFM et RMC, dressant de lui-même un autoportrait avantageux: « Un garçon de 34 ans, issu de parents immigrés, qui a grandi à Paris » et est déjà ministre.
Egalement prêt à se mettre sur les rangs: Gaspard Gantzer. L’ancien conseiller en communication de François Hollande a lancé début juin un mouvement baptisé « Parisiennes, Parisiens », un hommage à l’ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, dont M. Gantzer fut le porte-parole.
Un proche de l’ancien maire souligne cependant que M. Gantzer ne peut en aucun cas se prévaloir de son appui. Pour un autre, cette candidature ne pourra aller au bout « que si Emmanuel Macron le soutient ». « C’est le calcul qu’il fait », croit-il savoir.
* A DROITE, PIERRE-YVES BOURNAZEL, EX-LR MACRON-COMPATIBLE
« A gauche il y a Anne Hidalgo. Chez LREM c’est le trop-plein. A droite il n’y a personne ! », se lamente un conseiller de Paris LR.
De fait, le seul candidat à la candidature dans cet espace est le député Agir Pierre-Yves Bournazel, qui a quitté LR mais siège toujours avec les Républicains au Conseil de Paris. « Il a 40 ans, est Macron-compatible, incarne l’alternance », vante un influent conseiller de Paris LR, selon lequel « deux tiers des conseillers de Paris » se sont ralliés à cette hypothèse, par conviction ou intérêt.
La présidente du groupe LR au Conseil de Paris, Florence Berthout, juge sa candidature « légitime », tandis que le patron de la fédération LR de Paris, Philippe Goujon, salue le « gros travail » effectué par l’élu du XVIIIe arrondissement pour structurer sa candidature et définir son projet.
M. Bournazel, qui avait été candidat à la primaire UMP pour les municipales de 2014, se voit en candidat d’un « large rassemblement » allant du centre-gauche à la droite, avec pour atout cardinal sa « compétence sur les dossiers parisiens ». « Un peu comme Bertrand Delanoë en 2001 », sourit-il.
La maire du VIIe Rachida Dati a elle aussi évoqué une candidature. Mais plusieurs élus LR parisiens pensent que l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy « n’ira pas ».