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Nicaragua: le président Ortega écarte toute démission

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a refusé lundi de démissionner, comme l'exigent des manifestants depuis plus de trois mois,…

Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a refusé lundi de démissionner, comme l’exigent des manifestants depuis plus de trois mois, assurant au contraire dans une interview à une chaîne américaine qu’il irait jusqu’au bout de son mandat.

« Notre mandat électoral se termine avec les élections de 2021, quand nous aurons nos prochaines élections », a-t-il dit à Fox News en rejetant l’idée d’élections anticipées. « Avancer les élections créerait de l’instabilité, de l’insécurité et ne ferait qu’empirer les choses ».

Le dirigeant nicaraguayen a aussi affirmé que les troubles meurtriers qui agitent son pays depuis avril étaient terminés.

« Cela fait une semaine maintenant que la tourmente est finie », a-t-il déclaré. « Les choses sont en train de devenir plus normales dans le pays », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que les manifestations pacifiques, pour et contre son gouvernement, se poursuivaient.

Plus de 280 personnes ont perdu la vie dans une vague de manifestations qui a débuté le 18 avril pour réclamer la destitution de Daniel Ortega, accusé d’avoir mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une dictature marquée par la corruption et le népotisme.

Le président Ortega a nié contrôler les paramilitaires pro-gouvernementaux qui ont été vus en train d’agir aux côtés de la police. Il a au contraire accusé des groupes politiques de diriger des milices anti-gouvernementales, qui ont selon lui tué « des dizaines » de policiers lors des troubles et auraient cherché des financements auprès de trafiquants de drogue et des Etats-Unis.

« Aucune des manifestations pacifiques » n’a été attaquée, a-t-il assuré.

L’ancien guérillero admirateur du Che a également démenti les informations rapportées par des manifestants et des prêtres, selon lesquelles ses forces auraient abattu deux jeunes hommes qui s’étaient réfugiés dans une église de Managua.

« Aucun Nicaraguayen n’est mort dans aucune église. Pas un seul Nicaraguayen n’est mort dans une église. C’est faux », a-t-il dit.

« Il n’y a pas un seul prêtre que nous soyons en train de persécuter », a-t-il encore dit, affirmant accueillir favorablement les efforts de l’Eglise catholique pour jouer les médiateurs entre son gouvernement et les groupes d’opposition.

Le président, qui a fait de sa femme sa vice-présidente en 2016, a aussi démenti toute velléité d’installer une dynastie au pouvoir.

« Ça ne m’est jamais passé par la tête d’installer une dynastie », a-t-il affirmé. « Ma femme, c’est la première fois qu’elle est vice-présidente. »

M. Ortega a enfin dit avoir accordé une interview à Fox News, après avoir refusé de parler aux médias étrangers pendant des années, parce qu’il voulait que les Etats-Unis fassent preuve de « respect » envers son pays.

« L’histoire de nos relations avec les Etats-Unis a été douloureuse. Je ne veux pas qu’elle se répète », a-t-il déclaré.

Il a aussi critiqué « une campagne de mensonges, des mensonges terribles pour tenter de nuire à l’image du Nicaragua et de son gouvernement ».

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