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Niger : neuf ONG pour la libération des défenseurs des droits humains

En prélude au verdict du procès des défenseurs des droits humains au Niger, attendu le mardi 24 juillet 2018, neuf…

En prélude au verdict du procès des défenseurs des droits humains au Niger, attendu le mardi 24 juillet 2018, neuf organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont décidé d’accélérer la campagne de demande de leur libération en publiant ce vendredi un communiqué de presse conjoint parvenu à APA.« Alors que le verdict du procès des défenseurs des droits humains au Niger est attendu pour mardi, il est plus que temps pour les autorités de ce pays de mettre un terme aux poursuites engagées contre eux et d’assurer leur libération immédiate et sans condition », ont déclaré les neuf organisations signataires du communiqué dont Amnesty International, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (FIDH-OMCT), Tournons la page et Front Line Defenders.

Lors de leur procès pour « organisation et participation à une manifestation interdite », « complicité de violences», « agression » et « destruction de biens » qui s’est ouvert le 10 juillet dernier devant le Tribunal de Grande Instance de la capitale nigérienne Niamey, le procureur de la République a requis une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 100.000 FCFA contre Ali Idrissa Nani, Nouhou Arzika, et Moussa Tchangari, un an ferme contre Lirwana Abdourahamane et une amende de 100.000 FCFA, et la relaxe pour Ousseini Maïna et Mamoudou Seyni, a rappelé la note.

Le 25 mars dernier, une manifestation prévue avait été interdite par le président de la délégation spéciale de Niamey pour « des raisons évidentes de sécurité » et « au regard du contexte sécuritaire actuel au Niger et dans la sous-région d’une part, et d’autre part des récentes attaques terroristes ».

Malgré l’interdiction, des manifestants se sont présentés devant le point de rassemblement, encadrés par un fort dispositif de sécurité visant à les empêcher de se rassembler.

« Les forces de l’ordre ont alors utilisé des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants et des heurts ont éclaté », a retracé le communiqué, soulignant toutefois que « les membres de la société civile aujourd’hui détenus avaient pourtant appelé au calme lors des précédentes manifestations et dans leurs déclarations publiques en amont de la marche du 25 mars. (Mais), depuis lors, les demandes de manifestation de la part de la société civile ont été quasi-systématiquement rejetées par les autorités ».

Depuis le vote d’une loi de finances en novembre 2017, qui prévoit de nouvelles taxes sur l’habitation et l’électricité, la société civile nigérienne, réunie au sein d’un cadre de concertation, organise des manifestations visant à « dénoncer l’injustice sociale résultant de cette nouvelle loi ». Mais « les autorités ont depuis arrêté les figures de proue de cette alliance », déplore le communiqué.

Par ailleurs, le document a souligné, qu’en dehors des défenseurs des droits humains qui ont comparu le 10 juillet dernier, cinq autres membres du cadre de concertation de la société civile, Ibrahim Diori, Sadat Illiya Dan Malam, Yahaya Badamassi, Maikoul Zodi, et Karim Tanko attendent toujours leur procès après près de quatre mois de détention.

Alors que le verdict est attendu, « les autorités nigériennes ont (ainsi) l’occasion de montrer au monde qu’elles sont effectivement attachées à la défense des droits humains, en libérant sans condition ces activistes et tous les manifestants détenus uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique » a indiqué Kiné Fatim Diop, chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, insistant sur le fait que la répression des voix dissidentes, l’interdiction des manifestations pacifiques et l’arrestation d’activistes « sont autant de violations qui doivent cesser au Niger ».

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