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Nigeria: le groupe chiite interdit suspend ses manifestations

Le groupe chiite radical Mouvement islamique du Nigeria a annoncé mercredi qu'il suspendait ses manifestations dans un souci d'apaisement, après…

Le groupe chiite radical Mouvement islamique du Nigeria a annoncé mercredi qu’il suspendait ses manifestations dans un souci d’apaisement, après son interdiction par le gouvernement à la suite de violents affrontements avec les forces de sécurité.

« Nous suspendons temporairement nos manifestations de rue », a annoncé l’IMN dans un communiqué. « Cela aidera à apaiser la situation », a déclaré à l’AFP un porte-parole du mouvement, Ibrahim Musa.

Le mouvement, qualifié ce week-end d’organisation « terroriste » par le gouvernement, va contester son interdiction devant la justice dans les jours à venir, a ajouté M. Musa.

L’IMN, un groupe inspiré par la révolution iranienne et qui revendique des millions de fidèles dans le nord du Nigeria, a manifesté quasi quotidiennement ces derniers mois dans la capitale Abuja pour obtenir la libération de son leader Ibrahim Zakzaky. Le procès de ce dernier, qui devait se tenir lundi, a été une nouvelle fois ajourné, au 5 août.

Au moins six manifestants, un journaliste et un policier ont été tués le 22 juillet dans des violences qui ont éclaté pendant une marche.

Le chef de la police nigériane, Mohammed Adamu, a ordonné mardi l’interdiction totale du groupe. « Toute personne s’engageant ou s’associant de quelque manière que ce soit dans les activités du Mouvement islamique du Nigeria sera considérée comme terroriste, ennemi de l’Etat, et comme un élément subversif qui devra comparaître devant la justice », a-t-il averti.

Zakzaky est détenu depuis décembre 2015 après que des violences eurent éclaté pendant une procession religieuse. L’armée avait tiré, faisant plus de 350 morts pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l’Homme.

Fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé la détention de Zakzaky illégale et ordonné sa libération. Mais cette décision n’a jamais été exécutée.

Ses avocats demandent sa libération sous caution arguant que son état de santé « très mauvais » nécessite qu’il se rende à l’étranger pour se soigner.

Un tribunal de l’Etat de Kaduna (nord-ouest) doit décider lundi d’autoriser ou non Zakzaky à se rendre à l’étranger pour y être soigné.

L’IMN « réexaminera (sa) décision de suspendre les manifestations » après l’audience du tribunal lundi, a précisé M. Musa.

Il a accusé les autorités nigérianes de pousser le groupe dans la clandestinité et de « créer une insurrection en (son) nom ».

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