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Nigeria: les femmes se battent pour plus de considération

Au Nigeria, les femmes actives dans les secteurs porteurs, dénoncent une discrimination multiforme freinant leur envol qui aurait été bénéfique…

Au Nigeria, les femmes actives dans les secteurs porteurs, dénoncent une discrimination multiforme freinant leur envol qui aurait été bénéfique pour l’économie nationale.« Je suis de la Génération Égalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire ». Ce thème de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars, a une résonance toute particulière au Nigeria où les femmes se disent victimes d’une discrimination négative.

Dans le plus grand pays de l’Afrique de l’ouest, les femmes sont encore dans l’ombre des hommes qui tiennent les rênes de l’économie. Le faible niveau d’éducation, les bas revenus et l’inégalité sur le plan politique sont autant d’obstacles qui se dressent sur le chemin de la gent féminine.

« Si les femmes nigérianes avaient les mêmes droits que les hommes, elles auraient davantage entrepris », estime Arikawe Oriola, pharmacienne. Pour cette dernière, même si la Constitution interdit la discrimination basée sur le genre, cette disposition n’est pas strictement appliquée.

Le constat d’Arikawe Oriola est corroboré par le Bureau national des statistiques dont une récente étude montre que si les femmes disposaient des mêmes possibilités que les hommes, l’économie du pays ne s’en porterait que mieux.

Dans les faits, la coutume et la religion restreignent parfois les droits des femmes. Celles-ci s’activent principalement dans l’agriculture de subsistance, la mode, la couture, la coiffure et le petit commerce.

Malgré tout, les femmes participent de manière significative au Produit Intérieur Brut (PIB) du Nigeria qui s’élève à plus de 450 milliards de dollars. Dans le cadre de la lutte contre les inégalités, ce géant de l’Afrique subsaharienne « améliore son taux d’instruction des femmes mais il faudrait faire plus », conseille Ike Onyechere, le président du projet d’éthique des examens.

De son côté, l’activiste Joe Okei-Odumakin soutient que son pays doit se doter « de lois plus solides qui promeuvent l’inclusion des femmes particulièrement dans les institutions publiques ». Pour cela, elle propose une large campagne de plaidoyer de la société civile dans les médias.

Des femmes ont néanmoins su éviter les nombreux écueils et se faire un nom dans ce pays. Il s’agit entre autres de Tara Fela-Durotoye, de Mo Abudu, de Deola Sagoe, d’Olajumoke Adenowo ou encore d’Adenike Ogunlesi. Ces femmes chefs d’entreprises sont de plus en plus performantes et ambitieuses dans le monde des affaires. Exemple: Nneka Okenwa qui dirige l’usine de textile Clair. Cette PDG veut que l’on soutienne les femmes sur le plan social, économique et éducatif afin de corriger les inégalités pour réduire la pauvreté. Elle est persuadée que rien ne justifie le fait que « les femmes soient reléguées au second plan et n’occupent pas d’importants postes » dans les institutions publiques de son  pays.

Ada Ozongwu, la présidente de l’Association nationale des femmes entrepreneuses (Nawe, sigle en anglais), se préoccupe, elle, de l’accès au financement : « Nous voulons que les structures gouvernementales, comme l’Agence des grandes et moyennes entreprises (Smedan), nous soutiennent davantage dans la formation et l’octroi de prêts à taux bonifié ».

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