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Noms d’oiseaux et hommages enflammés, les échanges changeants entre Trump et Kim

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu'il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour un deuxième sommet…

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi qu’il rencontrerait le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour un deuxième sommet fin février au Vietnam. Entre menaces apocalyptiques et romance improbable, voici leur relation en quelques déclarations.

– Qui a le plus gros bouton? –

Durant son discours du Nouvel An 2018, Kim Jong Un prévient qu’il a un « bouton nucléaire » sur son bureau. Il y exprime néanmoins aussi un intérêt pour le dialogue.

Furieux, Donald Trump se fend alors d’un tweet: « Informez-le que moi aussi j’ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne! ».

Le journal du parti unique au pouvoir en Corée du Nord balaie les propos du milliardaire américain comme autant de « fanfaronnades », le « spasme d’un dément » ou « l’aboiement d’un chien enragé ».

– « Homme-fusée », « gâteux » –

Devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2017, Donald Trump qualifie le numéro un nord-coréen « d’homme-fusée ».

« Les Etats-Unis ont une grande force et une grande patience mais s’ils sont forcés de se défendre ou de défendre leurs alliés, nous n’auront pas d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord », lance-t-il. « L’homme-fusée » est embarqué dans une « mission-suicide, pour lui-même et pour son régime ».

« Je disciplinerai par le feu le gâteux américain malade mental », réplique le dirigeant nord-coréen. « Un chien apeuré aboie plus fort ».

– « Le feu et la colère » –

Il ne s’agit pas d’une insulte personnelle mais plutôt de la plus intimidante des menaces de M. Trump.

Quand les médias américains rapportent en août 2017 que Pyongyang a réussi à miniaturiser une tête nucléaire de façon à pouvoir la monter sur un missile, M. Trump lance: « la Corée du Nord ferait mieux de ne plus proférer de menaces envers les Etats-Unis ».

Si elle continue, elle déchaînera contre elle « le feu et la colère comme le monde ne l’a jamais vu jusqu’ici ».

– Un « malin » –

Mais le langage n’a pas toujours été aussi violent.

En avril 2017, le locataire de la Maison Blanche se montre plutôt élogieux à l’égard de Kim Jong Un, saluant ses capacités de dirigeant.

« Ce que je peux vous dire –et plein de gens n’aiment pas que je le dise– c’est qu’il a succédé à son père à l’âge de 26 ou 27 ans. Il a affaire à des personnes évidemment coriaces, en particulier les généraux et d’autres. Et, très jeune, il est parvenu à assumer le pouvoir », relève-t-il. (…). « Donc, évidemment, il est malin ».

– « Honoré » –

« Si les conditions étaient réunies pour que je rencontre (Kim Jong Un), je le ferais, absolument. Je serais honoré de le faire », dit M. Trump du Nord-Coréen en mai 2017.

– « Tombés amoureux » –

Après leur rencontre historique de Singapour, en juin 2018, qualifiée de « miracle » par le président sud-coréen Moon Jae-in, le président américain évoque ses « atomes crochus » avec Kim Jong Un.

Puis, M. Trump fait encore monter d’un cran la température de ses relations avec le dirigeant nord-coréen.

« Nous sommés tombés amoureux –enfin pas concrètement, OK? Il m’a écrit de belles lettres, ce sont de magnifiques lettres. Nous sommes tombés amoureux », martèle le président américain.

– « Une foi inébranlable » –

Alors que les deux parties s’écharpent sur le sens de la déclaration de Singapour, Pyongyang dénonçant les « méthodes de gangster » des Etats-Unis, M. Trump vante sa relation avec le dirigeant nord-coréen, qui selon lui a proclamé « sa foi inébranlable » dans le président américain. « On y arrivera ensemble! », écrit-il sur Twitter en septembre.

– « Alchimie fantastique » –

Dans son discours sur l’état de l’Union mardi, M. Trump assure que s’il n’avait pas été élu président, les Etats-Unis seraient « maintenant dans une guerre majeure avec la Corée du Nord ».

Quelques jours plus tôt, il a estimé que M. Kim avait l’occasion de transformer son pays pauvre « en formidable mastodonte économique ».

« Je l’aime bien. Nous nous entendons très bien. Il y a une incroyable alchimie entre nous », a encore dit le milliardaire républicain.

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