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Nouvelle manifestation à Tunis contre la visite du prince hériter saoudien

Des centaines de personnes ont manifesté mardi à Tunis, aux cris de "Dégage assassin", contre la visite du prince héritier…

Des centaines de personnes ont manifesté mardi à Tunis, aux cris de « Dégage assassin », contre la visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane attendu plus tard dans la journée dans la capitale tunisienne.

Les manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « Le peuple veut que ben Salmane soit jugé », « Non au tueur d’enfants du Yémen », ou « Tu n’es pas le bienvenu ».

Arborant des drapeaux yéménites et palestiniens, les protestataires voulaient dénoncer l’intervention militaire de Ryad au Yémen et ses liens selon eux avec Israël.

Mohammed ben Salmane, actuellement en Egypte, est attendu pour une brève visite à Tunis, dans le cadre de sa première tournée à l’étranger depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Il doit rencontrer en fin d’après-midi le président tunisien Béji Caïd Essebsi.

Cet éditorialiste saoudien critique du pouvoir, a été tué et démembré le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul, un meurtre qui a terni l’image de l’Arabie saoudite, notamment celle du prince héritier accusé par la presse et des responsables turcs d’avoir donné l’ordre de l’assassiner.

Des membres d’un parti de centre gauche tunisien ainsi que des sympathisants islamistes ont participé à la manifestation qui se voulait toutefois « apolitique ».

« C’est inhumain de voir un responsable arabe qui tue ses frères au Yémen, et ce meurtre d’un journaliste, c’est la cerise sur le gâteau », a déclaré à l’AFP Basma Rezgui, une enseignante, une scie tachée de rouge à la main en référence au meurtre de Jamal Khashoggi.

Depuis la révolution de 2011 en Tunisie, « nous avons pris le droit de manifester et c’est le seul pays où je peux manifester ainsi », a souligné la quadragénaire. « Cette visite enlaidit notre révolution ».

La visite de Mohamed ben Salmane sera la première en Tunisie d’un membre de la famille royale depuis la révolution qui a chassé du pouvoir l’ex-dictateur Zine el Abidine Ben Ali, réfugié depuis en Arabie saoudite.

La veille, une manifestation au même endroit a réuni une centaine de personnes, à l’appel du Syndicat national des journalistes et d’autres organisations de la société civile.

Les autorités tunisiennes entretiennent de bonnes relations avec Ryad. Tout en condamnant l’assassinat de Jamal Khashoggi, Tunis avait souligné que cela « ne doit pas être une raison pour s’attaquer à la stabilité du royaume ».

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