InternationalAFP




Nucléaire: un millier d’incidents par an en France

Environ un millier d'incidents ou accidents sont répertoriés chaque année dans les installations nucléaires en France par l'Autorité de sûreté…

Environ un millier d’incidents ou accidents sont répertoriés chaque année dans les installations nucléaires en France par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), la plupart situés en bas de l’échelle en terme de gravité.

Ces « événements significatifs » sont classés par l’ASN selon l’échelle internationale Ines (International Nuclear Event Scale), conçue par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), qui va de 0 pour les incidents mineurs à 7 pour les « accidents majeurs ».

La catastrophe de Tchernobyl en Ukraine en 1986 et celle de Fukushima au Japon en 2011 sont à ce jour les seuls événements de niveau 7. Ce niveau signifie un « rejet majeur de matières radioactives avec des effets considérables sur la santé et l’environnement ».

Le niveau 6 correspond à un « accident grave » tandis que le niveau 5 signifie un « accident ayant des conséquences étendues ». C’était le cas de l’accident de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979 avec fusion partielle du coeur du réacteur.

– Coeur endommagé à Saint-Laurent –

D’après ce classement, l’incident nucléaire le plus grave répertorié en France, a été un accident de niveau 4 causé par l’endommagement du coeur d’un réacteur de la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en mars 1980.

Le niveau 4 correspond à un « accident ayant des conséquences locales », à un « rejet mineur de matières radioactives » mais avec un endommagement important du cœur du réacteur.

A Saint-Laurent, une tôle est venue boucher accidentellement des canaux dans le réacteur, entraînant des « dégâts importants » avec la fusion de 20 kg d’uranium et obligeant à des opérations « délicates » de remise en état, selon l’IRSN.

Le niveau de contamination était tel dans le réacteur qu’il a fallu utiliser des moyens télécommandés avant que des travailleurs puissent intervenir pour récupérer les débris, rapporte l’IRSN.

Dans la liste des accidents/incidents répertoriés en France par l’ASN viennent ensuite trois événements de niveau 3, décrits comme « incidents graves ». Parmi ceux-ci: l’incendie d’un silo de stockage à l’usine de retraitement de La Hague (Manche) en 1981.

Le niveau 3 correspond à un « accident évité de peu dans une centrale nucléaire avec défaillance de toutes les dispositions en matière de sûreté ».

– Station de pompage bouchée à Cruas –

Le niveau 2 correspond à un « incident » avec des « défaillances importantes des dispositions en matière de sûreté » mais « sans conséquences réelles ».

Ce niveau peut toutefois conduire à une irradiation dépassant les 10 millisieverts pour le public, dose comparable à celle reçue par un patient pour un scanner de l’abdomen et du bassin.

Dans ses derniers bilans, l’ASN a relevé neuf incidents de niveau 2 entre 2012 et 2017. Exemple d’incidents classés 2: en 2009 des débris de végétaux charriés par la crue du Rhône bouchent pendant dix heures la station de pompage pour le refroidissement d’un réacteur de la centrale de Cruas (Ardèche).

Enfin pour les événements de niveau 1, décrits comme des « anomalies », on en compte en France près d’une centaine par an. Ce type d’incident peut conduire à des irradiations pour le public dépassant la dose annuelle maximum réglementaire fixée à 1 millisievert (dose comparable à celle reçue pour une radiographie du bassin).

En 2017 (dernier bilan disponible), l’ASN a relevé 87 incidents de niveau 1 et 949 événements de niveau 0 qui, eux, n’ont « aucune importance du point de vue de la sécurité » ainsi que quatre incidents de niveau 2, soit un total de 1.040 incidents (contre 948 en 2016 et 1.032 en 2012).

Sources: ASN, IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique).

Suivez l'information en direct sur notre chaîne