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ONU: Michelle Bachelet fait son premier discours de chef des droits de l’Homme

Dix jours après son arrivée à la tête du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet fait lundi…

Dix jours après son arrivée à la tête du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet fait lundi son premier discours devant le Conseil des droits de l’Homme, quelques mois après le retrait fracassant des Etats-Unis de cette instance.

Crise au Venezuela, nettoyage ethnique en Birmanie, guerre en Syrie et crimes contre l’humanité au Burundi: autant de sujets qui sont à l’ordre du jour de la 39e session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, qui se tient du 10 au 28 septembre à Genève.

Tous les diplomates du Conseil seront rassemblés pour écouter l’, nommée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour succéder à Zeid Ra’ad Al Hussein, jugé par certains trop critique à l’égard des dirigeants de ce monde et pas assez consensuel.

« Succéder à Zeid n’est pas facile, il s’est forgé une réputation qui est hors du commun », a déclaré à l’AFP l’ambassadeur suisse auprès de l’ONU, Valentin Zellweger, pour qui le départ du Jordanien est une « grande perte ».

Il est toutefois pleinement confiant quant à Michelle Bachelet, première femme élue deux fois présidente du Chili et fille d’un général opposé au régime d’Augusto Pinochet, une femme dont la « politique a toujours été caractérisée par une prise en compte de la dignité humaine ».

« Il est très important que Bachelet conserve la ligne très défensive de Zeid », a expliqué à l’AFP une source diplomatique occidentale.

« Mais on attend aussi que Bachelet ne néglige pas certaines fonctions que Zeid négligeait », a-t-il dit, faisant valoir qu’un Haut-Commissaire doit aussi savoir garder de bonnes relations avec les Etats pour les aider à mettre en oeuvre les droits de l’Homme.

Beaucoup se demandent donc si la Chilienne va suivre la même ligne que son prédécesseur, en continuant d’épingler les dirigeants et en lançant de nombreux appels en faveur d’enquêtes internationales, ou si elle favorisera une approche basée sur une plus grande coopération.

– Venezuela, Syrie et Birmanie –

Cette session sera également la première à avoir lieu entièrement sans les Etats-Unis, qui ont claqué la porte du Conseil en juin en accusant l’institution d' »hypocrisie » et de parti pris contre Israël.

Pour John Fisher, directeur pour l’ONG Human Rights Watch à Genève, « c’est de toute évidence un sujet d’inquiétude lorsqu’un acteur majeur tourne le dos à la première instance mondiale de défense des droits de l’Homme, comme l’ont fait les Etats-Unis », qui étaient jusqu’à présent très actifs au sein du Conseil, notamment sur la question syrienne.

« Tout le monde va regarder dans quelles mesures ce retrait va déséquilibrer le Conseil », a expliqué à l’AFP un diplomate occidental.

La Syrie sera d’ailleurs au menu du Conseil, avec le renouvellement – attendu – du mandat de la Commission d’enquête qui présente mercredi un rapport.

Sur le Yémen, autre grand conflit, le renouvellement du mandat du groupe d’experts chargés d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre, établi il y a un après d’âpres et longues négociations, s’annonce plus difficile à obtenir, en raison des possibles réticences des pays arabes.

Les débats sur la Birmanie devraient aussi être vifs, d’après les diplomates, alors que les enquêteurs de l’ONU ont appelé fin août à poursuivre le chef de l’armée birmane et cinq autres commandants militaires de haut rang pour génocide contre la minorité rohingya du pays.

Les enquêteurs ont demandé le renouvellement de leur mandat, mais des discussions sont également en cours quant à la nécessité d’envoyer un avertissement plus fort à la Birmanie en demandant la création d’un groupe d’experts chargé de réunir des éléments susceptibles d’être utilisés en cas de poursuites, comme pour la Syrie.

Le Venezuela, théâtre de troubles politiques meurtriers, sera également à l’ordre du jour, avec un discours mardi de son ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza.

Nul ne sait encore si une rencontre est prévue avec la Chilienne, alors que son prédécesseur avait demandé la création d’une enquête internationale sur ce pays, sans jamais l’obtenir.

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