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Organisations syndicales, enseignants: Blanquer rencontre tous azimuts sur les retraites

Jean-Michel Blanquer accélère les discussions sur les retraites: il a commencé à recevoir vendredi des organisations syndicales, qui réclament "du…

Jean-Michel Blanquer accélère les discussions sur les retraites: il a commencé à recevoir vendredi des organisations syndicales, qui réclament « du concret » depuis des semaines, avant de rencontrer des enseignants à Nancy aux côtés d’Edouard Philippe.

« C’était une réunion dense et franche, comme nous aurions dû en avoir depuis des mois, avec des enjeux précis posés sur la table » mais « il nous manque encore des précisions et nous maintenons notre appel à la mobilisation mardi », a expliqué à l’AFP Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa, à la sortie d’une réunion avec Jean-Michel Blanquer au ministère.

Le ministre de l’Education a ouvert vendredi le bal des discussions avec les syndicats enseignants, qui dureront jusqu’à la semaine prochaine. « C’est un semestre de discussions qui s’ouvre », a ajouté Stéphane Crochet, le gouvernement ayant fixé l’été 2020 comme horizon.

Selon lui, le ministre a reconfirmé au syndicat l’engagement que les pensions des enseignants « ne baisseront pas » et que cela « serait inscrit dans la loi, avec une revalorisation sur plusieurs années, via une loi de programmation afin que ce soit consolidé », a-t-il détaillé.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire et nous avons demandé à ce que le premier montant de l’enveloppe des revalorisations, ainsi que le montant de l’enveloppe globale soient communiqués le plus rapidement possible », a poursuivi M. Crochet.

« Dès début janvier », le ministre devrait donner aux syndicats « une simulation portant sur une centaine de cas type de futures retraites, en fonction des différents profils et différentes catégories d’enseignants ».

Mercredi dernier, Edouard Philippe avait assuré que le niveau des pensions des enseignants serait « sanctuarisé » et que seraient engagées « avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions » des enseignants.

Dans la foulée, Jean-Michel Blanquer garantissait de son côté que les pensions des enseignants « ne baisseront pas » et que c’est l’occasion « d’améliorer les rémunérations des professeurs car il y a des retards quand on se compare à d’autres pays européens ».

Le ministre a assuré que l’effort le plus important se portera sur les primes mais que leur montant et leur rythme d’augmentation supposent « un dialogue social ».

« Les primes, d’accord, mais il faut qu’elles soient accordées à tous les enseignants », demande Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Confronté à une profession très mobilisée, le gouvernement a également choisi le terrain pour renouer le dialogue: le Premier ministre et Jean-Michel Blanquer se rendront vendredi soir à Nancy à la rencontre d’enseignants pour un échange sur la réforme.

– « La balle dans le camp du ministère » –

Selon Stéphane Crochet, les dernières prises de parole du gouvernement n’ont fait que « faire grandir le sentiment de défiance et d’inquiétude » chez les enseignants.

« Mais que signifie réellement le fait de sanctuariser le niveau des pensions? », s’interroge de son côté le président du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), Jean-Rémi Girard. « Il est nécessaire de clarifier la revalorisation des enseignants qui ne peut pas se faire avec des contreparties, nous le refusons », a-t-il dit. Le Snalc sera lui reçu lundi.

Autre point de tension, le fait « de repenser » le métier d’enseignant. Jean-Michel Blanquer a en effet évoqué « l’organisation du travail » des enseignants, citant de manière très évasive des contreparties possibles. Un thème qui a du mal à passer côté syndicats.

« Discuter du métier d’enseignant n’est pas vraiment le sujet de cette réforme, le sujet qui en découle est que les profs sont mal payés, un point c’est tout », a martelé Jean-Rémi Girard.

« Ce qui nous inquiète, c’est que cette réforme puisse servir à repenser notre métier, et donc travailler plus sans gagner plus, alors que par exemple nous travaillons déjà 20 jours sur l’ensemble de nos vacances », ajoute Francette Popineau, qui prévient que « la balle est désormais dans le camp du ministère ».

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