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Pakistan: un proche d’Imran Khan élu président (médias d’Etat)

Arif Alvi, un proche du Premier ministre Imran Khan, a été élu président mardi par les parlementaires du Pakistan, succédant…

Arif Alvi, un proche du Premier ministre Imran Khan, a été élu président mardi par les parlementaires du Pakistan, succédant à Mamnoon Hussain à la tête du seul pays musulman doté de l’arme nucléaire, a annoncé la télévision d’Etat.

« C’est une énorme responsabilité. Je ferai de mon mieux pour travailler à l’amélioration du Pakistan », a-t-il déclaré à la presse juste après son élection à cette fonction essentiellement honorifique.

« Je suis le président du Pakistan et pas d’un seul parti », a-t-il poursuivi devant l’Assemblée nationale, alors que des parlementaires lui serraient la main et que des sucreries étaient distribuées.

M. Alvi, dentiste de formation, qui a effectué une partie de ses études aux Etats-Unis, est l’un des fondateurs du parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, ou « Mouvement pour la justice »), actuellement au pouvoir sous la houlette d’Imran Khan. Il en a été le secrétaire général pendant huit ans, à partir de 2006.

Ce père de quatre enfants, actif sur Twitter, qui porte une moustache et de fines lunettes, a été blessé lors d’une manifestation contre le dictateur Ayub Khan à Lahore en 1969. Une balle est encore logée dans son bras droit.

En 2013, Arif Alvi a été élu député d’une circonscription de Karachi, la plus grande ville du pays. Il a été réélu aux dernières législatives.

L’élection présidentielle au Pakistan ne se tranche pas au suffrage universel. Le parti ayant remporté les législatives impose traditionnellement son candidat à cette charge et sa victoire était donc attendue.

Plus d’un millier de sénateurs et de députés fédéraux et provinciaux devaient participer à ce scrutin, qui s’est achevé à 16H00 (11H00 GMT) dans les différentes chambres concernées.

Le PTI, qui constitue le principal groupe au parlement national, était en outre majoritaire dans deux des quatre provinces du pays.

Arif Alvi succède à Mamnoon Hussain, un cacique de la Ligue musulmane pakistanaise (PML-N), l’ancien parti au pouvoir, ayant fait fortune dans le textile. La date de sa prestation de serment n’est pas encore connue.

Les présidents pakistanais étaient jadis puissants, capables de renverser les gouvernements. Mais, élu à cette charge en 2008, Asif Ali Zardari, le mari de l’ex-Première ministre Benazir Bhutto, avait transféré la plupart de ses pouvoirs au chef du gouvernement d’alors, Yousaf Raza Gilani.

« Au Pakistan, des présidents issus de la classe moyenne ne se révoltent pas contre des Premiers ministres », de meilleure extraction sociale, observe l’analyste Sohail Warraich.

Le rôle d’Arif Alvi sera avant tout de servir de lien entre le gouvernement fédéral et les provinces, a-t-il poursuivi, interrogé par l’AFP.

L’ex-champion de cricket Imran Khan a pris le mois dernier les rênes du Pakistan après sa victoire controversée aux élections législatives de la mi-juillet. Ses détracteurs l’accusent d’avoir bénéficié d’une intervention en sous-main de l’armée en sa faveur et de fraudes le jour du vote.

Géant musulman de plus de 207 millions d’habitants, le Pakistan est aujourd’hui menacé d’insolvabilité et pourrait être contraint de solliciter rapidement un prêt du FMI, selon des experts.

Il fait en outre face à une pénurie d’eau qu’accentue sa démographie galopante.

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