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Pakistan: un tribunal ordonne la libération de l’ex-Premier ministre Sharif

Un tribunal pakistanais a ordonné mercredi la remise en liberté de l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, condamné à 10 ans de…

Un tribunal pakistanais a ordonné mercredi la remise en liberté de l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, condamné à 10 ans de prison pour corruption en première instance, dans l’attente de la fin de la procédure en appel.

« La Haute cour d’Islamabad a ordonné la suspension du verdict contre Nawaz Sharif, sa fille Maryam Nawaz et son gendre le capitaine Safdar, et a ordonné leur mise en liberté sous caution en l’attente d’une décision finale », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Khawaja Haris.

Le montant de la caution a été fixé à 500.000 roupies (environ 3.500 euros) par personne, d’après la très courte décision de cette juridiction dont l’AFP a eu copie.

Les Sharif pourraient être libérés dès mercredi, avancent les médias pakistanais.

La date du procès en appel n’est pas encore connue. La cour anti-corruption, qui avait condamné les Sharif en première instance et avait encore auditionné l’ex-Premier ministre mercredi matin, peut également faire appel de la décision de la Haute cour d’Islamabad devant la Cour suprême.

Des dizaines de militants de la Ligue musulmane pakistanaise (PML-N), le parti qu’il a fondé, ont chanté des slogans à la gloire du « Premier ministre Nawaz Sharif » à l’extérieur du tribunal, a constaté l’AFP.

« Le tribunal a suspendu une décision qui était basée sur une revanche », s’est réjoui l’ancien ministre de l’Intérieur Ahsan Iqbal devant des journalistes.

« Ce procès est important car même un aveugle verrait que la loi n’entrait pas dans la décision, qui était juste un trucage du scrutin avant les élections pour permettre à Imran Khan de l’emporter », a-t-il ajouté.

Nawaz Sharif avait été destitué en juillet 2017 de son poste de chef du gouvernement par la Cour suprême pakistanaise, qui l’avait plus tard banni à vie de tout mandat politique. Il n’a par conséquent pas pu se présenter aux élections législatives du 25 juillet dernier, qui ont été remportées par l’ancien champion de cricket Imran Khan.

– Sans preuve –

M. Sharif n’a eu de cesse depuis de dénoncer une conspiration de la puissante armée pakistanaise à son encontre et en faveur d’Imran Khan.

L’ancien chef du gouvernement avait été emprisonné le 13 juillet dernier au terme d’une procédure controversée. Ses soutiens affirment qu’il a été condamné sans preuve.

Il avait obtenu la semaine dernière une libération conditionnelle après le décès de sa femme à Londres mais avait été réincarcéré après l’enterrement.

Kulsoom Nawaz a succombé à un cancer. Ses funérailles se sont tenues vendredi à Lahore (Est), la deuxième ville du pays et le fief des Sharif.

Nawaz Sharif, qui a été trois fois Premier ministre, et trois fois destitué, est un personnage central de la vie politique pakistanaise. « Le lion du Pendjab » avait déjà été chassé du pouvoir en 1993 pour des soupçons de corruption, puis en 1999 après un putsch militaire du général Pervez Musharraf.

Rentré en 2007 au Pakistan après des années d’exil en Arabie saoudite, il avait remporté largement les élections de 2013.

Son parti, plébiscité pour la construction de nombreuses infrastructures et la pacification du pays après des années d’insurrection et d’attentats, semblait promis à une réélection facile avant qu’il ne soit démis.

La campagne électorale des législatives de 2018 a été qualifiée de « plus sale » de l’histoire politique du Pakistan par de nombreux observateurs, selon qui l’armée a œuvré en sous-main en faveur d’Imran Khan.

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