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Pérou: la justice déclarée en « état d’urgence » après un scandale

La justice péruvienne a été déclarée mercredi en "état d'urgence" pour une durée de 90 jours, ébranlée par la publication…

La justice péruvienne a été déclarée mercredi en « état d’urgence » pour une durée de 90 jours, ébranlée par la publication d’enregistrements où l’on entend des juges monnayer des peines, a annoncé le journal officiel.

« Il est décidé de placer en état d’urgence le pouvoir judiciaire pour une durée de 90 jours », selon la décision signée par le président de la Cour suprême Duberli Rodriguez.

« Pour faire face aux problèmes de la justice, il est impératif d’adopter des mesures urgentes pour rétablir la normalité, l’efficacité et la transparence des activités judiciaires », ajoute le texte.

Cette décision intervient une semaine après la publication dans les médias péruviens d’enregistrements mettant en cause plusieurs magistrats de la Cour suprême ou du Conseil national de la magistrature (CNM), organisme chargé de nommer les juges et les procureurs.

Ainsi, dans un des enregistrements on entend le juge de la Cour suprême César Hinostroza évoquer le procès du violeur d’une fillette de 11 ans: « Que voulez-vous, qu’on lui réduise la peine ou qu’on le déclare innocent? ».

Plusieurs magistrats éclaboussés par le scandale ont déjà été écartés et le ministre de la Justice Salvador Heresi a été démis de ses fonctions par le chef de l’Etat.

« Le pouvoir judiciaire n’est pas mort. Le pouvoir judiciaire est capable de faire face à la grave crise que nous traversons », a déclaré mardi soir à la presse Duberli Rodriguez.

Le président péruvien Martin Vizcarra a convoqué vendredi une session extraordinaire du Parlement qui doit examiner une éventuelle destitution en bloc des magistrats du CNM, nommé par l’organe législatif.

« On ne s’accroche pas à notre poste et nous ne démissionnons pas car nous n’avons pas commis une quelconque irrégularité, mais nous mettons nos postes à la disposition du Parlement », s’est défendu Orlando Velasquez, le nouveau président du CNM après la démission de son prédécesseur dans le cadre de cette affaire.

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