Plus de dix millions d’armes légères circulent actuellement dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a-t-on appris mardi au deuxième jour de la première conférence sur la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre (ALPC) qui se tient à Yaoundé.Axée sur le thème de « l’accès des acteurs non-étatiques aux armes légères et de petit calibre : une menace à la paix et à la sécurité des Etats de l’Afrique centrale », la rencontre a pour but de faire le point sur cette situation jugée « préoccupante » par les experts.
Selon Savihenda Daniel Raimundo, représentant du secrétaire général de la CEEAC, « l’omniprésence des ALPC en Afrique centrale est un élément déclencheur de nombreuses crises enregistrées dans la sous-région, ses institutions sont fragilisées et leur effondrement est souvent inévitable ».
Dans ce contexte, « le processus démocratique est alors sapé et l’anarchie érigée en règle », a-t-il indiqué avant de mettre cette situation sur le compte de la facilité qu’ont les acteurs non-étatiques à acquérir des armes.
De sources officielles, les violences armées nées de la prolifération des armes légères sont à l’origine de la mort de près de 15 000 personnes ces dix dernières années en Afrique centrale.
Face à ce bilan, l’envoyé du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, Ivor Richard, a insisté sur la nécessité de « renforcer le contrôle dans la sous-région ».
Adoptée le 30 avril 2010 par onze Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, la Convention de Kinshasa sur l’ALPC est entrée en vigueur le 8 mars 2017.