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Politique et coronavirus se disputent la Une des journaux camerounais

Les sujets politiques à controverse essaiment les colonnes des journaux camerounais parus lundi, au moment où la menace du Covid-19…

Les sujets politiques à controverse essaiment les colonnes des journaux camerounais parus lundi, au moment où la menace du Covid-19 se fait encore plus présente sur le territoire national.Le visage du président sortant de la Chambre basse orne la couverture de L’Essentiel, La Météo, The Chronicle Times, The Horizon, The Median et The Post. C’est que l’homme, explique la dernière publication citée, a abandonné son lit d’hôpital à l’étranger pour revenir postuler pour le perchoir.

Évacué sanitaire en France depuis plusieurs semaines, l’ancien président de l’Assemblée nationale, réélu comme député pour un nouveau mandat, est de retour au pays depuis samedi dernier. Un retour qui, note L’Essentiel, coïncide et relance le suspense sur l’élection pour la présidence du nouveau bureau de l’hémicycle.

Sauf que Cavaye Yeguie Djibril, souligne Défis Actuels, rentre au moment où le gouvernement camerounais, par le biais du ministre de la Santé, a appelé les personnes venant des pays frappés par l’épidémie du coronavirus à observer une quarantaine de 14 jours avant toute activité. Et s’il observe cette mesure, il ne pourra pas présenter sa candidature à cette élection. «Cavaye, l’immortel», moque Le Messager, rappelant que le concerné, aujourd’hui âgé de 80 ans, déjà député de 1970 à 1988, est en poste depuis mars 1992.

Un autre portrait, en grande manchette de plusieurs journaux, c’est celui du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, qui selon ses lieutenants a été victime d’une tentative d’assassinat, par le pouvoir de Yaoundé, en fin de semaine dernière dans la localité de Garoua. Sauf que, mentionnent Émergence et The Guardian Post, l’affaire donne lieu à un chassé-croisé épistolaire particulièrement épicé entre les différents camps.

Le Messager, qui a enquêté sur les «non-dits» de cette tentative d’«assassinat», ne cache pas non plus son embarras devant la guerre des communiqués que se livrent le MRC et le gouvernement, et qui en rajoute au flou sur la véracité des faits. Il s’agit d’une piètre mise en scène, tranche La Nouvelle.

Le MRC renoue-t-il avec la folie ? se demande L’Épervier. Il s’agit d’élucubrations, ajoute InfoMatin, évoquant l’arme de la victimisation des dirigeants de la formation, pour tenter de mettre de leur côté l’opinion publique nationale et internationale : «Délibérément en réserve de l’animation de la vie politique pour 5 ans, à la suite de sa décision de boycott des élections législatives et municipales, le MRC fait désormais feu de tout bois, abondant – comme ce fut le cas à Garoua – dans la provocation pour continuer d’exister. Une entreprise de survie qui n’est pas sans risques, puisque susceptible de retourner l’opinion publique contre lui.»

Et voici qui rappelle, au quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que l’heure est grave sur le front de la santé avec deux nouveaux cas de coronavirus, déclarés dans le pays : le premier, détecté vendredi, est un Camerounais résidant en Italie et ayant transité par Paris avant de déposer ses valises le 7 mars dernier à Yaoundé alors que le second, en provenance de Belgique, a quant à lui été identifié samedi soir à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, la capitale.

Cela porte donc désormais à quatre, le nombre de cas détectés dans le pays, résume L’Essentiel, soulignant les inquiétudes des autorités nationales en raison de la vulnérabilité des systèmes sanitaires, au moment où 23 pays africains ont déjà déclaré la présence du virus sur leur territoire avec 298 cas, 7 morts et 34 guéris.

Le Cameroun est-il déjà malade du coronavirus ? soupire Le Messager. C’est que, constatent la publication et Émergence, entre deux nouveaux cas confirmés et la menace d’un report du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, prévu du 4 au 25 avril sur leur sol, les citoyens sont au bord de la crise d’apoplexie. Le coronavirus joue contre le CHAN, acquiesce Mutations.

Avec cette publication, Le Jour souligne qu’il n’y a pas seulement le Cameroun qui est sous la menace d’un véritable péril, mais le monde entier : après le choc pétrolier, la planète suffoque désormais, les frontières se ferment les unes après les autres et les restrictions à la libre circulation des personnes et des biens se multiplient.

Au sein de la sous-région, analyse Intégration, tous les pays sont désormais touchés et la peur grandit devant l’avancée de la maladie et, avec ses conséquences humaines, économiques, sociales voire démocratiques, le Covid-19 révèle le chemin qui reste à parcourir pour que celle-ci soit véritablement maîtresse de son destin.

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