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Politique et droits de l’homme meublent les journaux camerounais

L'élection des super-maires, dans les grandes agglomérations et la réaction du gouvernement, face aux accusations d'exactions de l'armée dans les…

L’élection des super-maires, dans les grandes agglomérations et la réaction du gouvernement, face aux accusations d’exactions de l’armée dans les régions anglophones, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus mercredi.Comme s’ils s’étaient concertés, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et les tri-hebdomadaires Essingan, L’Œil du Sahel et Repères affichent, en couverture, les portraits de quelques nouveaux maires de ville, élus la veille dans les grandes agglomérations pour remplacer les délégués du gouvernement dans le cadre de la récente loi portant Code général de la décentralisation.

Dans la métropole économique, Douala, les choses ne sont pas allées aussi aisément qu’espéré, notent la première publication citée et l’hebdomadaire satirique Le Popoli. Ici, explique InfoMatin, la volonté du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) d’imposer un homme s’est heurtée à la farouche opposition d’autres prétendants.

Le RDPC joue entre mascarade, pagaille et jeu anti-démocratique, persiffle le Messager alors que, pour Le Jour, cette formation, plutôt que de laisser le suffrage universel s’exprimer, a choisi de nommer ses super-maires en passant en force partout où des oppositions se manifestent.

Comme dans une série devenue récurrente, les confrères se font l’écho de l’offensive communicationnelle du pouvoir de Yaoundé, qui selon Essingan,  s’insurge sans réserve contre des actes de terreur commis par des individus déshumanisés qui au quotidien sèment l’effroi et la désolation dans les deux régions du Nord‐Ouest et du Sud‐Ouest.

En grande ouverture chez InfoMatin et The Guardian Post, le porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, s’en prend ainsi à ce qu’il qualifie de propagande mensongère contre les forces de défense et de sécurité. Il s’agit, relaie Mutations, d’une thèse véhiculée à travers les médias en ligne, accusant l’armée d’avoir tué 15 personnes, dont 5 femmes et 4 enfants en fin de semaine dernière.

Le pouvoir de Yaoundé, explique Repères, parle d’une riposte à la suite d’une opération de ratissage récemment menée dans la ville de Bamenda (Nord-Ouest), à l’issue de laquelle certains esprits ont cru devoir imputer des atteintes aux droits humains à l’armée régulière luttant contre des bandes de terroristes sécessionnistes.

Et Signatures de pointer un doigt accusateur sur certaines organisations non gouvernementales, que certains pensaient crédibles jusque-là et qui se livrent, depuis un certain temps, à une cabale ouverte contre le Cameroun pour des desseins de plus en plus visibles, et dont les dessous démontrent une légèreté qui conforte dans l’idée d’un véritable complot contre le Cameroun.

Mais si le pouvoir était si serein et si confiant en son armée, pourquoi redoute-t-il donc une enquête indépendante sur les allégations d’exactions, là se déroule le conflit séparatiste ? s’interroge Émergence. Il y a comme de l’obstruction dans l’air, appuie Le Messager, qui fait état de deux colonels, présumés commanditaires d’un assassinat de masse le 14 février à Ngarbuh et qui sont aujourd’hui dans le collimateur des ONG de défense des droits de l’homme.

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