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Politique et économie au menu des journaux camerounais

L'organisation annoncée d'un Grand dialogue national continue de passionner les journaux camerounais parus mercredi, au même titre que l'éviction mouvementée…

L’organisation annoncée d’un Grand dialogue national continue de passionner les journaux camerounais parus mercredi, au même titre que l’éviction mouvementée du consortium Bolloré-APMT du terminal à conteneur du port de la métropole économique, Douala.Alors que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a entamé la phase de consultations des acteurs sociopolitiques, InfoMatin annonce que l’événement se tiendra dans la capitale, Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre. Il s’empresse de préciser que ses thématiques écartent d’office du canevas des thèmes à surenchère, autour desquels une certaine opinion spécule depuis peu.

«Il n’y aura donc pas, comme l’auraient souhaité quelques uns, de Conférence nationale souveraine, au cours de laquelle des leaders politiques et de la société civile feraient le procès du régime de Yaoundé avec comme points de repères la forme de l’État, la révision constitutionnelle, la répartition des postes électifs ou managériaux selon le poids démographique, etc.»

Et, déjà, cette formule a le don de hérisser le poil de certaines puissances occidentales. En effet, selon Leanne Cannon, porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Cameroun citée par Le Jour, les pourparlers doivent être élargis et sans conditions préalables. Et le quotidien à capitaux privés de constater que la diplomate US s’inscrit dans la ligne sans complaisance de son gouvernement sur la crise anglophone.

Rappelons-nous, objecte, dans Mutations, le député Jean Simon Ongola Omgba, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), que nous disposons dans la communauté camerounaise de toute l’expertise et de la parfaite connaissance des sujets intéressants le peuple. Pour lui, un médiateur international court le risque certain d’être moins au fait du contexte et des particularités locales alors que le Premier ministre, lui, a une évaluation certaine de l’environnement politique, économique, social et culturel du pays.

Pour décrire l’adhésion de la majorité à l’offre de dialogue du président Paul Biya, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune décrit «l’effervescence» qui s’est déjà emparée de l’Immeuble étoile, qui abrite les services du Premier ministre où forces vives et contributions intellectuelles se bousculent.

«Quelle comédie !» s’écrie le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post : alors qu’on entend résoudre l’équation anglophone, environ 80% des invités du Premier ministre sont des Francophones, les séparatistes, fédéralistes et autres opposants notoires au régime étant d’office écartés des consultations.

Pendant ce temps, soupire Le Messager, les atrocités continuent sur le théâtre de la guerre sécessionniste avec, cette fois, une vidéo prise dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), montrant des individus armés, enterrant vivante une femme présumée soutien du gouvernement.

Loin des joutes politiques, Essingan s’est installé dans la métropole économique, où une guerre féroce bat son plein au Port autonome de Douala (PAD) à la suite de la désignation d’un nouveau concessionnaire dans le terminal à conteneurs. Selon le tri-hebdomadaire, l’heureux élu, l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), versera 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans, contre les 62 milliards engrangés dans la même période avec le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT).

Sauf que le dernier concessionnaire cité, appelé à plier bagages en fin 2019 annonce, selon InfoMatin, des suites judiciaires à son éviction, alors que le PAD fait valoir des points de droit pour justifier le choix de TIL.

Comme si la page Bolloré-APM Terminals était plus que jamais tournée, EcoMatin s’emploie pour sa part à présenter les états de service du nouvel arrivant. Rien n’est réglé, semble répondre en écho Le Quotidien de l’Économie, avec une incursion dans les méandres de la communication de «guerre» de l’évincé et du PAD.

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