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Politique et insécurité en couverture des journaux camerounais

La politique s'invite prioritairement dans les journaux camerounais parus mercredi à côté d'autres thèmes d'actualité liés au genre, à l'insécurité…

La politique s’invite prioritairement dans les journaux camerounais parus mercredi à côté d’autres thèmes d’actualité liés au genre, à l’insécurité ou encore à la crise anglophone.Les tribulations judiciaires du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), Maurice Kamto, s’affichent de nouveau en couverture d’Émergence, Le Jour, Le Messager et Mutations.

La veille, rapportent en chœur ces publications, l’homme politique, interpellé en janvier dernier avec quelque 120 proches collaborateurs et sympathisants pour des faits, entre autres de « rébellion », « insurrection » et « hostilité contre la patrie » pour avoir contesté le « hold-up » électoral de la présidentielle du 7 octobre 2018, ne s’est pas rendu au tribunal où l’attendaient les juges dans un environnement fortement militarisé.

C’est que, expliquent Émergence, Le Messager et Mutations, qualifiant de parodie l’attitude des magistrats de la cour d’appel du Centre, les concernés, dans une posture narquoise, ont préféré rester en cellule, quitte à être condamnés par défaut.

« Ils maintiennent Kamto en prison », résume Le Jour soulignant que « la demande de libération immédiate, introduite par ses conseils, a été rejetée par le tribunal dans une ambiance électrique où des partisans, fortement mobilisés autour du palais de justice, ont été violemment dispersés par la police ».

D’une crise à l’autre, la même publication, sous le titre « Projet de loi sur les régionales : le coup de gueule de Victor Mukete», se fait l’écho de la colère noire du doyen des sénateurs, Chief Nfon Mukete en pleine session plénière d’adoption du projet de loi fixant le nombre de conseillers régionaux par région.

Membre influent du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), le plus que centenaire, explique Le Jour, s’en est violemment pris au régime de Yaoundé, accusé de se livrer à des jeux indécents à Yaoundé, la capitale, pendant que son peuple, la communauté anglophone, « se meurt » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

« Le système a échoué, la fédération est l’unique solution », a-t-il ainsi tonné, lundi dernier. Il nous faut 10 États fédérés pour que chaque région puisse gérer ses affaires : « Pourquoi les gens ont peur de la fédération ? Je ne parle pas comme cela parce que le pays devrait être divisé. Non ! Je me suis battu ardemment pour la réunification de l’ex-Southern Cameroon et l’ex-République du Cameroun. Et je ne pourrais jamais détruire cet acquis ».

Le coup de sang du vieil élu, prolonge The Guardian Post, a inspiré le courroux quasi-général des autres sénateurs anglophones, suscitant un tollé au Sénat à propos de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, allant jusqu’à amener des « honorables » francophones à proférer des menaces de mort à l’encontre des protestataires.

On émerge à peine de la crise sécessionniste anglophone qu’on retombe sur une autre revendication, objet de la manchette principale du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : « la gent féminine du pays, qui occupe actuellement 31% des sièges à l’Assemblée nationale, réclame au moins 30% de représentation au Parlement et de postes de maire ».

La pression des femmes, rappelle ce journal, monte d’autant plus que des élections législatives et municipales sont prévues au Cameroun avant la fin de l’année.

S’il y a une zone de la vie nationale qui inspire les plus grandes inquiétudes au bihebdomadaire Repères, c’est bien la sécurité personnelle du chef de l’État avec la divulgation, sur les réseaux sociaux, de documents classés « top secret » : des fuites d’informations sur les voyages présidentiels qui participent d’une manœuvre de déstabilisation émanant d’acteurs tapis dans le proche entourage de Paul Biya.

Rien de ce qu’on dissimulait jusque-là n’échappe plus aux regards curieux de l’opinion publique, soupire Le Soir, des instructions ultra sensibles du sommet de l’Etat aux collaborateurs, aux bulletins de renseignement en passant par les notes diplomatiques ou encore des messages-portés liés à la défense, tout est scruté par les citoyens.

Jusque-là confinée à des strates moins élevées, cette fois, constate Essingan, l’insécurité atteint le président Paul Biya lui-même.

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